De Muddy York à la méga ville de Toronto

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 29/09/2015 par Paul-François Sylvestre

L’édifice de la mairie de Toronto, à l’angle des rues Queen et Bay, célèbre cette année son 50e anniversaire. À cette occasion, la Société d’histoire de Toronto a organisé un de ses Historitours dans ce quartier le dimanche 27 septembre sous le thème «de Muddy York à la méga ville». Gilles Huot était le guide de cette randonnée de deux heures qui fit connaître quelques-uns des 65 maires de Toronto.

Lors des élections municipales, en 1834, la population de Toronto se chiffre à 9 000 âmes. Le premier conseil municipal siège là où se dresse aujourd’hui le St. Lawrence Hall, à l’angle des rues King et Jarvis (l’actuel édifice ne sera érigé qu’en 1850).

William Lyon Mackenzie est le premier maire. À noter que de 1834 à 1857, puis de 1867 à 1873, les maires de Toronto ne sont pas élus par le public. Ce sont les échevins qui, au lendemain des élections, choisissent un maire parmi eux-mêmes.

Le coloré William Lyon Mackenzie n’a présidé le conseil municipal que pendant un an. Il s’opposait farouchement à la puissante élite, formée par les membres d’un petit nombre de familles britanniques, le «Family Compact».

La mairie s’installe dans l’édifice actuel du marché St. Lawrence, à l’angle des rues Front et Jarvis, en 1845. William Boulton est alors le dernier maire membre du Family Compact. Il est orangiste (suprémaciste protestant), tout comme ses successeurs pendant près de 110 ans.

Publicité

Le 25e maire de Toronto (1886-1887), William Holmes Howland, était un homme très religieux pour qui le dimanche était une journée sans travail, sans sport, sans alcool et sans jeu. C’est sous son administration que la ville prend le surnom de Toronto the Good.

Thomas Langton Church, maire de 1915 à 1921, est connu comme le père de la Toronto Transit Commission. C’est lui qui transforma le système de tramways privés pour les rendre publics et plus accessibles.

L’ère des maires orangistes prend fin lorsque Nathan Phillips, un Juif, est élu en 1955. Selon Gilles Huot, «le vent tourne et Toronto devient lentement la ville cosmopolite que l’on connaît. Les grands projets de Phillips auront été le centre O’Keefe (maintenant le Sony Centre), l’expansion du métro et le nouvel hôtel de ville (1965).

Il faut attendre jusqu’en 1991 pour voir une femme accéder à la mairie de Toronto (June Rowlands, 1991-1994). Barbara Hall lui succède (1994-1997) et gère la ville de façon moins bureaucratique. Elle joue un rôle actif dans la revitalisation de la rue King suite à la fermeture ou au déménagement de plusieurs manufactures.

La ville de Toronto évolue beaucoup au fils des ans. Elle amalgame des communautés environnantes en 1882, 1891, 1908, 1912 et 1967, puis devient une «méga cité» en 1998.

Publicité

À noter que, de 1954 à 1997, Toronto a connu un gouvernement municipal métropolitain. Le 1er janvier 1998 marque la création de la méga cité de Toronto qui inclut les anciennes villes de Toronto, York, East York, North York, Etobicoke et Scarborough.

Barbara Hall se présente pour devenir mairesse de la méga cité, mais elle est battue par Mel Lastman (1998-2003), auquel succèdent David Miller (2003-2010), Rob Ford (2010-2014) et John Tory (2014-aujourd’hui).

Le guide Gilles Huot a fait remarquer que, contrairement au système américain, les maires canadiens sont faibles. «Nos maires n’ont qu’une voix au conseil municipal et n’ont pas droit de véto. Ils doivent donc être capables de former des alliances et de créer des consensus pour faire avancer leurs idées.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur