De Lima à Cuzco et la Vallée sacrée: à la poursuite des Incas

Pérou: 1re partie de 3

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Publié 07/08/2012 par Guillaume Garcia

Après avoir survécu au flot incessant des autos de Lima, le gringo poinçonne son billet direction Cuzco où l’attendent monts et merveilles, au sens propre et figuré. Dans l’esprit marche ou crève (marche ou marche fonctionne aussi) L’Express vous plonge au cœur de l’Empire Inca, de Cuzco aux portes du Machu Picchu.

La plupart des touristes arrivant au Pérou le font par avion et donc quasi forcément passent par Lima. Pourtant tous ont déjà dans la tête la prochaine étape du voyage, la capitale inca, Cuzco.

Plusieurs manières de rejoindre cette ville entourée de montagnes et perchée à quelques 3400 mètres d’altitude: l’avion, mais c’est pour les pressés, les vieux et les riches; ou le bus, à l’ancienne, qui permet d’apprécier le paysage et pendant longtemps, 22 heures pour être précis!

On exagère un peu, l’avion ça peut être sympa pour les voir les sommets andins aussi! Bref, le bus.

Tout se mérite!

La route la plus courte, 22h donc, part de Lima et passe par Nazca (oui les fameuses lignes qu’on peut voir du ciel) avant de s’engouffrer dans la chaîne des Andes pour rejoindre Cuzco.

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Parti de nuit, on se réveille tôt le matin et on a encore quelques heures pour s’extasier devant la majestuosité des paysages locaux.

Les Péruviens ne semblent pas se laisser abattre par l’escarpement et les zigzags, tant de la route que des chemins cousus à flanc de montagne, nous font rapidement comprendre qu’ici, on a inventé des tonnes de trucs sauf la ligne droite et le plat…

L’entrée en territoire inca

Après être passé par plusieurs cols étroits et finalement un petit 4000m (le premier de ma vie, je pense!) on descend sur Cuzco. Bon, on descend il faut le dire vite puisque chaque arrivée dans une ville nouvelle se traduit par une dernière grimpette avant de réellement plonger dans le cœur des cités. Cuzco ne fait pas exception à la règle.

D’en haut on se prend déjà à rêver des futures promenades dans cette ville mystique, en réalisant que ça va être sportif! Techniquement, Cuzco, ça monte ou ça descend, un point c’est tout!

Pour faire ça comme du monde, on se prend une auberge dans le haut du quartier San Blas. On ne peut pas s’y rendre en taxi, il faut grimper une rue en escalier. C’est ainsi qu’on découvre le fameux coup de l’essoufflement dû à l’altitude.

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Le frisson

Capitale inca, la ville a été rasée et pillée par les Espagnols, mais conserve de nombreux pans de son histoire passée. Sur les murs de la vieille ville, les pierres s’encastrent les unes dans les autres selon une méthode qui serait difficile à reproduire de nos jours.

La Plaza de armas de Cuzco éclabousse les yeux de toute sa lourdeur historique. Deux côtés surplombés d’arcades et deux autres flanqués d’une église et d’une cathédrale, les Espagnols n’ont pas lésiné sur les moyens. Toutefois, pour eux cette ville ne représentait qu’un symbole, celle de l’anéantissement de l’Empire inca. Cuzco est beaucoup trop isolée, loin des côtes du Pacifique, au goût des Espagnols qui ne voient pas en elle une future capitale.

Du quartier San Blas on distingue les ruines incas de Sacsayhuaman. Le lieu ressemble à une forteresse dominant la ville et possédait un temple du soleil. Composé d’énormes pierres, la structure a été témoin de la bataille espagnole – inca pour la ville, avant que l’empereur ne se réfugie dans les terres. La vue de la ville à partir de Sacsayhuaman est tout bonnement époustouflante.

De Cuzco, il faut compter au moins une heure de transport en combi (taxi collectif), pour se rendre dans la Vallée sacrée, ou la vallée de l’Urubamba. Bénéficiant d’un micro-climat, cette vallée appréciée des Incas offre un avant-goût du Machu Picchu. Ollaytatambo retient l’attention par deux puissantes constructions de part et d’autre de la petite ville.

Un imposant système de terrasse surplombe la Plaza de armas où l’on trouve une foule d’auberges et de restos pas trop chers. Ollaytatambo est devenu un des points de départ privilégiés pour se rendre en Machu Picchu. D’une part, la majorité des trekkeurs du camino del inca partent du coin, mais aussi une bonne partie des backpackers qui se rendent en train au Machu Picchu.

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Cet engouement massif pour un départ d’Ollaytatambo s’explique par le choix de grimper au Machu Picchu à pied, de nuit, pour y être avant la horde de touristes en voyages de groupes partis de Cuzco le matin même et arrivant vers 11h.

Une petite marche d’une quinzaine de minutes entre le centre-ville et le quai de la gare permet d’avoir un point de vue panoramique sur l’ensemble des structures incas bordant Ollaytatambo.

Le trajet en train vers le Machu Picchu se fait dans d’anciens wagons de Pérurail avec un service beaucoup trop luxueux pour celui qui est parti avec trois paires de chaussettes, deux caleçons et autant de t-shirts. Oui on se fait escroquer, et en beauté, mais à part se taper des heures de bus et une bonne marche pour arriver au Machu Picchu par l’autre côté, le train est le seul moyen de s’y rendre.

Et il n’en faut pas plus pour que la compagnie se gave sur le dos des touristes. Je me ressaisis en me disant que c’est aussi une manne d’argent qui permet aux Péruviens d’avoir accès à prix très réduit à ce joyau inestimable. Bon ils y vont dans des trains dégueu et bondés, mais je m’y serais senti plus à l’aise qu’entre deux Texanes et un couple de Danois arborant leurs chandails I love Cuzco…

Le tarif mis de côté, les vues sont splendides. La ligne longe l’Urubamba suivant les méandres de cette rivière sacrée. Le paysage, tantôt sec, tantôt humide, se dévoile au fur et à mesure qu’on s’enfonce en territoire impérial. L’heure et demie de trajet s’étiole à toute vitesse alors que le train n’avance quasiment pas et tente de se frayer un passage entre les montages qui se dressent devant lui à chaque virage.

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Voilà, on y est, au pied du Machu Picchu. On ne s’attardera pas sur Aguas Calientes, village quelconque de la Vallée sacrée devenue en quelques années un Cancún en perpétuelle construction, pour accueillir les touristes toujours plus nombreux et plus demandant.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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