De l’eau dans le moteur

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 13/11/2007 par Gérald Fillion

Le Conference Board du Canada confirme ce qu’on savait déjà un peu: le secteur de l’automobile est en perte de vitesse au pays et l’Ontario est la province la plus affectée.

Selon l’organisme, «les profits de l’industrie manufacturière des pièces automobiles du Canada devraient chuter de près de 41% pour atteindre un peu plus d’un milliard de dollars en 2007.»

La concurrence est forte, la production est en baisse, les prix sont en recul et le dollar canadien y est sans doute aussi pour quelque chose. Ce qui affecte les fabricants de pièces, c’est leur dépendance trop importante aux trois grands constructeurs Ford, GM et Chrysler.

Ces trois entreprises perdent des parts de marché et, inévitablement, les fournisseurs ontariens en subissent les contre-coups. En passant, la semaine dernière, GM et Ford ont annoncé encore des pertes à leur dernier trimestre.

Les résultats de General Motors ont été largement affectés par la radiation de la valeur de crédits d’impôts non utilisés. La perte nette de GM s’est élevée à un sommet tout simplement monstrueux de 39 milliards de dollars américains.

Publicité

Celle de Ford, plus modeste (!), s’est établie à 380 millions de dollars américains. Malgré ces malheurs, le Conference Board prévoit une reprise en 2008, une reprise lente et modeste. Il est clair que l’industrie ne retrouvera pas de sitôt les bons chiffres de la fin des années 90.

Selon l’organisme, les fabricants de pièces au Canada auront, en 2007, mis à pied plus de 11 000 employés. Et, d’autres compressions sont attendues en 2008. L’espoir semble définitivement résider dans l’expansion des constructeurs asiatiques. Honda et Toyota ont des projets pour l’Ontario et certains employés mis à pied pourraient se retrouver du travail.

Le dollar fait mal

Preuve que le dollar canadien affecte l’économie, les importations grimpent alors que les exportations reculent. Selon Statistique Canada, en septembre, la valeur des importations a augmenté de 2,2% pour un total de 35,1 milliards de dollars. Les exportations ont retraité de 2,3% pour atteindre 37,7 milliards de dollars.

La balance commerciale est ainsi à son plus bas depuis décembre 1998 à 2,6 milliards de dollars. Les exportations de machines et d’équipement sont en baisse, tout comme les biens industriels et les produits forestiers. Les exportations de produits de l’autos ont légèrement grimpé en septembre, mais sont en baisse depuis le début de l’année.

Pour une baisse des taux

Il est rare qu’un Premier ministre s’avance ainsi, mais Dalton McGuinty l’a fait. Avant de rencontrer le premier ministre du Canada Stephen Harper la semaine dernière, il a laissé clairement entendre que l’économie de l’Ontario se porterait beaucoup mieux si la Banque du Canada annonçait une baisse de ses taux d’intérêts.

Publicité

Le débat est d’ailleurs lancé: est-ce que la banque centrale doit réduire ses taux pour freiner la montée du dollar canadien? Les politiciens du Québec et de l’Ontario se disent en faveur d’une telle action.

Certains économistes s’y opposent. C’est le cas de l’économiste en chef de la Banque TD Don Drummond, qui est d’avis que les bases fondamentales de l’économie canadienne sont solides et qu’il ne serait pas efficace de penser à baisser les taux au pays.

Soulagement chez Bombardier

Les employés de l’usine De Havilland à Toronto ont poussé un soupir de soulagement la semaine dernière après la publication d’un rapport de l’Agence européenne de sécurité aérienne sur les avions Q400.

Selon l’organisation, ces avions de Bombardier sont tout à fait sûrs, rien ne prouve qu’il y a eu des erreurs de fabrication. Une enquête a été ouverte sur la fiabilité des Q400 après des incidents survenus avec des avions Q400 de Bombardier, pilotés par la compagnie aérienne Scandinavian Airlines.

À trois reprises depuis septembre, des avions ont raté leur atterissage à la suite d’une faiblesse dans l’un des trains d’atterissage. Il semble de plus en plus clair qu’il s’agissait de problèmes d’entretien et non de conception. Scandinavian Airlines a décidé de ne plus utiliser ses avions Q400 à la fin octobre.

Publicité

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur