De l’Arctique au Japon

Au Musée canadien des civilisations, à Gatineau

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Publié 05/07/2011 par Gabriel Racle

Pour faire ce voyage, il n’est pas nécessaire de parcourir des milliers de kilomètres. Il suffit de se rendre au Musée canadien des civilisations, à Gatineau, qui présente deux expositions qui vous offrent ce déplacement.

L’exposition L’Arctique raconte les triomphes et les tragédies qui ont marqué l’Expédition canadienne de 1913-1918 dans cette régiona. Ce périple, qui a coûté la vie à 17 hommes – la plupart morts de froid, de faim ou accidentellement –, a élargi nos connaissances sur l’ouest de l’Arctique canadien et sur les cultures des Premiers peuples de cette région. De plus, l’Expédition, parrainée par le gouvernement fédéral, a permis d’étendre et d’affirmer la souveraineté du Canada dans l’Arctique.

Comme le soulignait Victor Rabinovitch, alors président de la Société du Musée canadien des civilisations: «L’Expédition est l’une des histoires les plus captivantes des annales de l’exploration et de la recherche dans l’Arctique canadien. Le sujet tombe aussi à point, compte tenu des enjeux actuels concernant la souveraineté sur l’Arctique, son peuple et ses collectivités, et le changement climatique dans le Grand Nord.»

Participation

Le visiteur a l’occasion de participer à cette prodigieuse expédition en s’intéressant aux objets présentés, plus de 250, dont certains sont rendus publics pour la première fois: instruments de travail, boussole, traineau, lunettes spéciales, outils et vêtements confectionnés par les Inuits du cuivre, et un ensemble de fossiles, de plantes, de mammifères et d’oiseaux, recueillis par les membres de l’expédition.

L’exposition comporte aussi des séquences filmées au fil des déplacements de l’Expédition sur mer, sur glace et sur la terre ferme.

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Mais chaque visiteur peut devenir un membre de l’Expédition par un jeu de cartes qui fera de lui un personnage dont le parcours va lui permettre de répondre aux questions de la carte qu’il a tirée et de connaître son sort en fin de parcours. Cette exposition, organisée en collaboration avec le Musée canadien de la nature, dure jusqu’au 15 avril 2012.

Une tradition… d’innovations

L’exposition Japon – Tradition, innovation, organisée par le Musée canadien des civilisations avec la collaboration du Musée national de l’histoire japonaise (Sakura, Japon) montre de manière frappante comment la technologie et le design d’avant-garde du Japon sont enracinés dans les traditions du pays.

Elle révèle des parallèles inattendus entre ancien et nouveau dans un pays qui demeure fermement lié à la tradition tout en s’engageant à vive allure dans l’avenir. L’exposition offre ainsi un aperçu exceptionnel de l’ingéniosité des Japonais. Elle compare des conceptions contemporaines et des produits de l’époque Edo, une période de l’histoire du Japon qui commence vers 1660 et se termine vers 1868. Edo (ancien nom de Tokyo) est alors la capitale.

Cinq thèmes

L’exposition est organisée autour de cinq thèmes – les déplacements, la robotique, le statut social, la culture de consommation et le divertissement – qui montrent comment des influences ancestrales ont façonné le Japon contemporain et entraîné des répercussions dans le monde entier. Elle présente donc des objets historiques rares prêtés par l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord.

Les déplacements ont été nombreux tant au cours de l’époque Edo que de l’époque actuelle, deux périodes de paix et de stabilité. Le réseau routier s’y développe et favorise la production de moyens de déplacement: le palanquin, dont un superbe exemplaire est exposé, jusqu’à la voiture, dont une Subaru 360 en vedette, ou d’autres véhicules. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais on comparera les changements de la technologie utilisée: le robot a remplacé la main.

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Comparaisons

Ainsi les juxtapositions entre ancien et moderne – et c’est un des grands intérêts de cette exposition insolite – mettent en évidence les cycles inventifs du Japon, qui s’étendent sur des siècles. Un autre exemple est celui des célèbres bandes dessinées, les mangas – un mot désormais bien intégré en français – qui a pris son sens précis de «bandes dessinées japonaises» au cours du XXe siècle, se place dans la droite ligne des estampes gravées sur bois, qui apparaissent vers la fin du XVIIIe siècle.

Les tenues d’avant-garde, les armures de samouraïs et les élégants kimonos en soie comportent des similitudes troublantes. La création de robots industriels s’inspire de figurines mécaniques vieilles de 200 ans, qui pouvaient servir le thé, jouer d’un instrument de musique ou s’adonner à la calligraphie. Et les humanoïdes japonais découlent de la même veine.

L’ambassadeur du Japon au Canada, très touché par la réaction réconfortante de tous les Canadiens, a réitéré le désir de son pays de procéder à l’ouverture de l’exposition comme prévu. «Nous sommes confiants que, soutenu par les encouragements du monde entier, le Japon se relèvera bientôt, a-t-il déclaré. Nous croyons que l’esprit d’entrepreneuriat de nos citoyens est une ressource essentielle à notre reconstruction et que cette exposition démontrera la grande créativité du Japon.»

L’exposition se termine le 10 octobre 2011.
Et au Musée des enfants, voir: Rencontre avec la Chine. Les enfants de Hangzhou.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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