Voici donc le XXIe siècle bien entamé et les promesses de trottoirs mouvants, d’hélicoptères personnels et d’horaires modulo flexibles n’ont pas été tenues. Les prédictions d’une civilisation des loisirs se sont avérées aussi chimériques que la pandémie de grippe H1N1.
Dans la société ploutocratique néo-féodale dont nous avons hérité, où une poignée de puissants contrôlent transport, communications et distribution de denrées, on a tendance à hiérarchiser les dépenses de l’État selon l’influence des demandeurs.
Machiavel n’aura certainement pas vécu en vain et affirmer que le marché n’est pas rigoureusement neutre, c’est être d’accord avec les autorités religieuses qui affirment depuis toujours que les choses de ce monde matériel sont sous l’influence directe du malin.
On a vu la subtile transition d’une époque où l’humain était la mesure de toutes choses vers notre temps, où on reconnaît une véritable personnalité aux entités corporatives, dont les profits sont devenus la seule raison d’être de nos collectivités.
Quand se rendre à la tâche est laborieux
Mais pour nourrir la bête, encore faut-il se rendre au travail. Car la vision futuriste du labeur délocalisé n’était qu’un mirage, et la grande majorité des ouvriers doivent se rendre physiquement à leur lieu de travail.