De la complexité féminine à l’hermaphrodisme compliqué

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Publié 22/04/2008 par Pierre Léon

Elles sont complexes. C’est à cause de l’agencement très sophistiqué de leurs chromosomes, a découvert un scientifique britannique, étudiant les femmes. Une sombre histoire de X et Y que je n’ai pas très bien comprise. Mais vous pouvez la retrouver dans un numéro récent de Nature.

On savait déjà qu’elles étaient compliquées, commente un autre savant. Si on n’avait pas peur d’être taxé de macho, on pourrait citer ses exemples. Ainsi, selon lui, il faudrait cinq minutes à un homme pour acheter une paire de chaussures et une heure à une femme pour la même opération.

Un quart d’heure à un monsieur pour acheter un complet et une demi-journée à une dame pour choisir une veste. Ne parlons pas du temps de la beauté qui peut nécessiter plusieurs heures, ni de celui chez le coiffeur (pardon, styliste) qui est incommensurable.

Je connais des exceptions et j’entends déjà des protestations. D’ailleurs les hommes ne sont pas sans défauts. Moi, par exemple. J’ai une funeste habitude, hautement condamnable, de ne jamais refermer complètement les tiroirs, ce qui m’attire des critiques acerbes mais, dit-on, justifiées. En cherchant bien, je dois avoir d’autres failles dans la conduite de ma vie.

Mais il y a des femmes encore plus complexes – j’allais dire, moi aussi, «compliquées» – qui voudraient être des hommes, tellement ceux-ci sont des modèles enviables. J’en prends pour exemple des demoiselles nord-américaines (il y en a sûrement d’autres dans les pays où on a l’argent facile). C’est très à la mode depuis quelques années. On veut changer de sexe. Bien que cette démangeaison affecte aussi parfois les mâles, il semble qu’elle existe surtout chez les filles.

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La dernière est une dame d’Oregon, aux États-Unis, dont on a beaucoup parlé récemment (voir par exemple: Globe and Mail du 1er avril 2008 – mais ce n’est pas un poisson d’avril. Juré!).

Lesbienne, elle vivait avec une autre dame mais a voulu être l’homme du couple. Cela a été fait et elle est devenue légalement Monsieur Thomas Beatie. Comme les Nord-américains ne veulent faire de peine à personne, on lui a donc raboté la poitrine, donné un traitement d’injections de testérone, deux fois par jour. On ne dit pas si on lui a greffé, comme cela se pratique souvent maintenant dans de tels cas, un instrument masculin (aux frais des contribuables, bien sûr!).

Ayant une idée derrière la tête, l’opérée a exigé qu’on lui laisse ses organes génitaux féminins. La voilà donc hermaphrodite, tout comme les escargots. Elle a réalisé le troisième sexe! Bizarre! Bizarre! Aïe! Aïe! Je n’aurais pas dû utiliser ce mot «Bizarre» alors que tout ça est si naturel! J’en demande donc pardon tout de suite à la Commission des Droits de la Personne!

Mais voilà que la chose se complique lorsque la greffée se souvient que ELLE/IL a gardé de quoi se faire faire un enfant. Elle va donc à l’épicerie du spermatozoïde s’en choisir un beau. Bingo! Réussite totale. Le Globe and Mail montre la photo de la personne en question, suffisamment dénudée pour qu’on voie bien qu’elle est sérieusement enceinte, prête à accoucher. Elle a belle allure avec sa barbe et son ventre rond!

Je pense à ma mère et aux voisines enceintes, qui montraient du doigt les hommes du village en disant: Ah! Si seulement ça pouvait leur arriver un jour!

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Eh bien, c’est fait. Je sais tout de même ce qu’elles ajouteraient, ces dames vieux jeu: «Faut quand même avoir quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête pour qu’une femme veuille devenir un homme qui veut se comporter comme une femme!»

Mais n’allez surtout pas le répéter, ça n’arrangerait pas mon dossier de politiquement incorrect (merci!).

Jusqu’ici, rien de bien grave. On en est encore au bricolage anatomique. Ça fait marcher le commerce de la chirurgie dite esthétique, ça amuse le public et ça fait râler (secrètement) les contribuables. D’aucuns trouvent d’ailleurs qu’on pourrait employer leur argent autrement. Les mesquins.

J’ajouterai que la transformation de sexe pose parfois des problèmes, comme je l’ai relaté dans Humour en coin (L’Express, 12 novembre 2002) à propos d’un homme devenu femme, avec une carrosserie de débardeur. Il fait peur au Centre des femmes violées et se voit refusé d’y être embauché!

La prochaine étape est à la biologie. Avec un peu de clonage, on fera de vrais hermaphrodites qui donneront bien du plaisir dans les partouzes. On n’a pas fini d’avoir des surprises! J’en connais tout de même qui regretteront le bon vieux temps de la simplicité primitive!

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