Les chrétiens n’ont pas inventé grand-chose en matière de célébrations religieuses. Noël, Pâques ou la chandeleur ont d’abord été des fêtes païennes. Celles de la chandeleur – ou fêtes des chandelles – en l’honneur de Pan, s’appelaient Lupercales. Elles donnaient lieu, dans les rues de Rome, à des orgies. On chantait, buvait, festoyait, forniquait, comme en carnaval. On défilait en agitant des flambeaux, pour marquer le retour de jours plus longs.
On faisait aussi des crêpes, dont la forme ronde rappelle celle du soleil et le culte de la lumière. Là-dessus arrive un pape, Gélase premier: «Originaire d’Afrique, il combattit le manichéisme, le pélagianisme et l’arianisme», nous assure Larousse (2004, p.1362).
Mais son plus beau titre de gloire, qui lui vaut notre reconnaissance, est d’avoir christianisé les crêpes. Il décida, en effet en 472 de faire de la fête païenne de la lumière celle de la présentation de Jésus au Temple, se disant qu’on avait bien du y faire brûler des chandelles pour la circonstance. Et puis Jésus avait apporté la lumière à toute l’humanité, qui avait vécu dans l’obscurité jusque-là.
Selon la loi juive, la mère accouchant d’un garçon était considérée comme impure pendant sept jours et devait ensuite purifier son sang pendant 33 jours. C’était le double après la naissance d’une fille, forcément plus impure qu’un enfant mâle (Lévitique XII).
Après la naissance de Jésus, Marie qui avait déjà quatre enfants et allait devenir encore une fois vierge, alla donc présenter son petit dernier à Dieu qui l’attendait effectivement au Temple avec toutes sortes de lumières et, en plus, son auréole qui devait bien faire 500 watts. Après quoi, ils célébrèrent cette journée de 36 chandelles en faisant sauter des crêpes. On ne dit pas s’ils les firent flamber.