Dany Boon et Bienvenue chez les Ch’tis: caricature sincère

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Publié 20/01/2009 par Guillaume Garcia

Le plus gros succès de l’histoire du cinéma français débarque à Toronto vendredi 23 janvier. Après avoir cartonné dans tous les pays où il a été exporté, le film de l’humoriste et comédien français Dany Boon vient offrir au Canada anglophone une bonne tranche de rigolade: Bienvenue chez les Ch’tis ou comment une région mal considérée devient en un instant la gloire du pays.

Ah… la Côte d’azur, «the French Riviera» pour les anglophones, beaucoup en rêvent mais peu ont la chance de s’y installer dans un cadre professionnel. Philippe Abrams (Kad Merad) est directeur d’un bureau de poste dans le Sud de la France, à Salons de Provence; sa femme Julie (Zoé Felix) se plaint de cette ville, elle veux habiter encore plus près de la mer. Pour lui faire plaisir, Philippe va tricher et obtenir le poste qu’il convoite à Cassis, petite ville très huppée, toute proche de Marseille. Le pot-aux-roses est découvert, Philippe est puni et muté dans le Nord de la France, à Bergues. Horreur.

Après en avoir parlé avec sa femme, il décide de partir seul, ses préjugés de sudistes plein la tête, dans ce qu’il croit être une région froide et hostile peuplée de rustres parlant un français étrange. Contre toute attente Philippe rencontre des gens sympathiques, un cadre de travail confortable et un accueil plus que chaleureux.

Il se fait même un bon ami, Antoine (Dany Boon). Au bout de quelques mois, il s’est fait sa petite vie et en oublierai presque de retourner la fin de semaine dans le Sud pour voir sa femme.

Julie ne peut pas croire que Philippe se plaît dans cette ville. Il lui ment, elle en est certaine, il tente de la protéger. Finalement, Philippe lui dit ce qu’elle veut entendre, que le Nord c’est nul, froid et inintéressant. Il pensait s’être simplifié la vie, il en sera tout autrement.

«Pas cynique, authentique»

Pourquoi un film sur le Nord de la France, une région souvent raillée et dénigrée a t-il pu devenir un tel succès? «Tout d’abord le film est drôle, les gens rient, c’est touchant», indique le réalisateur Dany Boon rejoint par L’Express.

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«Et puis ça raconte une histoire personnelle. La clé importante du film? Ce n’est pas un humour cynique, c’est authentique», analyse Dany Boon. «Aujourd’hui, on vit dans un monde et une société cyniques. Les nouvelles comédies sont cyniques, à l’humour brutal et méchant.»

Authentique, on veut bien le croire. Dany Boon a grandi dans cette région et parlé le ch’timi. Si, comme toute comédie, Bienvenue chez les Ch’tis tombe un peu dans la caricature, elle reste sincère. Et cette région existe bel et bien, comme peinent à le croire les spectateurs étrangers. Dany Boon s’amuse à le constater: «Dans les autres pays, il y a un côté fable. Pour eux, les Ch’tis ça ne peut pas exister, ce n’est pas réel.»

Rien ne le rend plus heureux que d’avoir rendu hommage à sa région, lui qui avait déjà fait tout un spectacle d’humour en ch’timi: «On tourne des comédies maintenant dans le Nord, avant ce n’était que des drames et les comédies étaient dans le Sud. Le fromage dont on parle dans le film a des ventes qui ont beaucoup augmenté aussi.»

Le film est en ce moment retravaillé aux États-Unis pour en faire un «remake» qui sera produit par Will Smith. Partout où il va, le film rencontre l’attente du public, à croire que chaque pays à ses propres Ch’tis. Reste à savoir qui pourraient être les Ch’tis canadiens…

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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