Dans les coulisses de la danse classique

Des premiers pliés à la dernière révérence, avec Anna Elena

Anna Elena
Anna Elena nous raconte un cours quotidien de danse classique : exercice à la barre, pirouettes et sauts afin de finir en "apothéose"
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Publié 03/04/2018 par Chloé Berry

Dressage du corps, l’euphorie de la scène, l’après-danse… Entrez dans la danse d’un métier souvent méconnu.

Danseuse à l’Opéra de Marseille, au ballet du Grand Théâtre de Bordeaux, au Landestheater de Linz-Autriche et enfin à l’Opéra de Paris, Anna Elena nous a fait visiter les coulisses de la vie du danseur,  mercredi 28 mars dernier à l’Alliance française de Toronto.

Des premiers pliés à la dernière révérence, Anna Elena et le documentaire de Frederick Wiseman La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris qui a suivi, nous font valser dans le monde de la danse classique.

Architecte de corps et d’esprit

Le danseur sculpte son corps, le dresse, le modèle. Il en est son propre architecte. Cependant, il doit le faire assez tôt, car «après 12 ans, il est trop tard, car le corps est moins malléable» rappelle Anna.

Une pratique assidue de la danse façonne le corps. Le danseur classique, dans sa quête de l’élévation, va avoir des lignes de corps plus allongées qu’un danseur contemporain, car ce dernier est plus dans le sol et développe davantage les muscles de ses cuisses.

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La danse ne s’arrête pas aux portes de la salle de répétition. Elle continue même sans musique. L’esprit, comme le corps, est marqué par le nombre de pliés.

Par exemple, les danseurs professionnels se privent bien souvent de vacances au ski pour éviter les blessures ou de soirées entre amis les veilles de représentations pour être dans les meilleures conditions possible.

Un art sportif

L’auteur a ses mots, le danseur a son corps. Cependant, le fait que son corps soit son principal outil ne fait pas du danseur un sportif comme un autre. «Avoir un sens artistique est ce qui distingue la danse du sport», explique la danseuse.

Faire preuve de charisme sur scène est tout aussi important que le nombre de pirouettes effectuées ou que la hauteur de la jambe en l’air.

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Néanmoins, la danse reste physiquement éprouvante. Ainsi, la frontière entre sport et art se discute. Anna tente de trancher:  «la danse est un sport, mais il ne faut pas le montrer».

Quand le rideau se lève

L’amour de la scène justifie le travail acharné en studio. Les heures de répétitions se laissent oublier une fois que le danseur foule la scène.

«Il y a cet effet galvanisant quand le rideau se lève, c’est pour cela que l’on fait ce métier» se confesse Anna. L’euphorie d’une représentation excuse tous les sacrifices.

Avant de monter sur scène, chaque danseur doit faire face à ses «émotions pré-spectacle». Comme le tennisman Rafaël Nadal avant de faire voler sa balle, les danseurs ont tous un rituel méticuleux avant le spectacle.

La dernière révérence

Engagé vers 18 ans, le danseur doit progresser vite, car sa carrière n’excédera pas sa quarantaine d’années. Ses pirouettes et grands jetés sont comptés.

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Accepter une fin de carrière précoce n’est pas une chose simple : «parler de l’après-danse reste un tabou», confie la danseuse à son auditoire. Souvent les danseurs ne savent pas quoi faire et préfèrent ne pas y penser.

Une fois avoir foulé la scène une dernière fois, les danseurs deviennent généralement professeurs ou se tournent vers la chorégraphie. Leur deuxième vie de danseur peut maintenant commencer.

Anna Elena
Anna Elena en conférence à l’Alliance française

Auteur

  • Chloé Berry

    Journaliste à l-express.ca. Formée en sciences politiques et au journalisme en France. Adepte des questions de société et férue d'histoire.

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