Croisière sur le Guadalquivir

À la découverte des joyaux de l’Andalousie

Place d'Espagne à Seville.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 23/08/2016 par Aurélie Resch

Tandis que le bateau La Belle de Cadix glisse tranquillement sur les eaux brunes du Guadalquivir, je regarde les plaines qui s’étirent de part et d’autre sous le soleil brûlant. Elles y abritent chevaux, taureaux, oiseaux et quelques sombres secrets: guerres, disparitions signalées, soupçons de crimes jamais prouvés, cris étranges d’oiseaux invisibles.

Les rives du Guadalquivir sont le théâtre de nombreux scénarios et des plus belles réalisations de l’histoire de l’art. Sur ces eaux troubles, CroisiEurope m’entraîne à la découverte des joyaux de l’Andalousie, une région âpre, des terres fertiles et des villes témoignant d’une Histoire et d’une architecture remarquables.

Le Guadalquivir vient du nom arabe Wadi el-Kébir qui signifie «Le grand fleuve». Long de 602 km, il prend sa source dans la Sierra de Cazorla et se jette dans l’océan Atlantique, dans le golfe de Cadix. Alimenté par l’eau de pluie et la fonte des neiges de la Sierra Nevada, ce fleuve conserve un débit important toute l’année permettant l’irrigation des terres et la production d’énergie hydroélectrique.

Au Moyen-Âge, lorsque les Maures occupaient l’Espagne, on pouvait naviguer jusqu’à Cordoue. Aujourd’hui, en raison de l’importance des sédiments accumulés au fil des ans, on ne peut remonter le Guadalquivir que jusqu’à Séville. Qu’importe! Ce fleuve est le départ de bien des escales lumineuses qui vont enchanter ma croisière et titiller ma curiosité.

Pendant sept siècles, les Arabes occupent les terres avant de les céder en 1492 aux Espagnols. Demeurera dans l’architecture et les mœurs ce mélange de cultures qui fait de ce pays une destination prisée des touristes du monde entier.

Publicité

La richesse des terres, la présence de l’eau ont permis la construction de palais et de jardins d’une rare beauté et d’une douce harmonie. L’association de l’art musulman à celui du baroque, du gothique et de la Renaissance survenus au XVIIe siècle me laisse sans voix dans chaque ville que je visite.

Cordoue, ville indolente au bord d’un méandre à l’ouest du Guadalquivir m’ensorcelle de son charme oriental avec sa grande mosquée aux 850 colonnes, véritable chef-d’œuvre de l’histoire de l’art, ses patios sculptés et frais, ses rues fleuries.

Séville, plus exaltée, m’enthousiasme autant par l’animation de ses places, sa vie nocturne que par ses nombreux trésors: le minaret de Giralda, sa somptueuse cathédrale avec son délire de baroque, rococo et de gothique, le palais royal et les nombreux jardins.

La croisière m’emmène plus loin au sud, vers l’Atlantique, et me fait croiser la route d’haciendas où l’on élève et dresse les fameux chevaux andalous et des manades où l’on «fabrique» des taureaux de combat.

L’Andalousie, c’est aussi un folklore qui vient rythmer la croisière. Celui des danses flamencos, des sons gutturaux des guitares, des corridas, des ferias et processions religieuses exubérantes. C’est le théâtre de Federico Garcia Lorca et le cinéma de Carlos Saura et de Alberto Rodriguez qui bat son plein sur les rives du Guadalquivir.

Publicité

On voit des charognards planer dans le ciel au-dessus de probables cadavres d’animaux. On pense au film La ilsa minima. La nature ici est impitoyable. Certains aspects de la culture le sont aussi. Il y a des drames, des passions, des mises à mort sur fond de places et de ruelles chauffées à blanc.

L’Alcazar de Jerez et son école équestre, les vallées tour à tour sablonneuses et grasses de cette partie sud de l’Andalousie et enfin Cadix, la ville blanche sur l’Atlantique avec son mélange d’art musulman, roman, gothique et Renaissance m’envoûtent et nourrissent mon imaginaire déjà fertile.

Il me faut plus de temps pour faire mien ce que La Belle de Cadix m’a révélé parcimonieusement tout au long de sa navigation sur le Guadalquivir. Et puis ce Rocher de Gibraltar m’attend. Mais ce sera pour un peu plus tard.

* * *

CroisiEurope organise des croisières sur le Guadalquivir à bord de La belle de Cadix qui couvre les plus importants sites d’Andalousie avec plusieurs options, dont une extension au Portugal. Une parfaite mise en bouche pour découvrir ce que le sud de l’Espagne et du Portugal a de meilleur à offrir.

Publicité

La isla minima d’Alberto Rodriguez et Carmen de Francesco Rosi sont des films à voir pour vous mettre dans l’ambiance andalouse.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur