Tandis que le bateau La Belle de Cadix glisse tranquillement sur les eaux brunes du Guadalquivir, je regarde les plaines qui s’étirent de part et d’autre sous le soleil brûlant. Elles y abritent chevaux, taureaux, oiseaux et quelques sombres secrets: guerres, disparitions signalées, soupçons de crimes jamais prouvés, cris étranges d’oiseaux invisibles.
Les rives du Guadalquivir sont le théâtre de nombreux scénarios et des plus belles réalisations de l’histoire de l’art. Sur ces eaux troubles, CroisiEurope m’entraîne à la découverte des joyaux de l’Andalousie, une région âpre, des terres fertiles et des villes témoignant d’une Histoire et d’une architecture remarquables.
Le Guadalquivir vient du nom arabe Wadi el-Kébir qui signifie «Le grand fleuve». Long de 602 km, il prend sa source dans la Sierra de Cazorla et se jette dans l’océan Atlantique, dans le golfe de Cadix. Alimenté par l’eau de pluie et la fonte des neiges de la Sierra Nevada, ce fleuve conserve un débit important toute l’année permettant l’irrigation des terres et la production d’énergie hydroélectrique.
Au Moyen-Âge, lorsque les Maures occupaient l’Espagne, on pouvait naviguer jusqu’à Cordoue. Aujourd’hui, en raison de l’importance des sédiments accumulés au fil des ans, on ne peut remonter le Guadalquivir que jusqu’à Séville. Qu’importe! Ce fleuve est le départ de bien des escales lumineuses qui vont enchanter ma croisière et titiller ma curiosité.
Pendant sept siècles, les Arabes occupent les terres avant de les céder en 1492 aux Espagnols. Demeurera dans l’architecture et les mœurs ce mélange de cultures qui fait de ce pays une destination prisée des touristes du monde entier.