Crise sanitaire: n’oublions pas nos communautés

Nos organismes communautaires ont aussi besoin de renfort

Les facteurs déterminants de la santé
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Publié 29/03/2020 par Annik Chalifour

Mardi 24 mars dernier, Donald Trump affirmait qu’il aimerait «rouvrir le pays à Pâques. Une manière de faire revivre l’économie.» Faisant fi de 10 000 nouveaux cas de personnes infectées par la CoViD-19 aux États-Unis en moins de 24h. Une déclaration plutôt inquiétante pour les Américains et pour nous leur voisin.

Loin d’être une experte en économie, je me demande toutefois si certains de nos dirigeants politiques comprennent que les communautés d’un pays constituent l’un des piliers essentiels de son développement durable. Notre progrès socioéconomique dépend de la santé de nos communautés.

Dans notre contexte actuel d’urgence sanitaire, les budgets de secours proposés par l’État devraient également inclure un appui aux organismes communautaires qui soutiennent nos communautés.

Citons nos centres de santé communautaire, organismes d’aide aux aînés, proches aidants, familles défavorisées, personnes vivant avec un handicap, une maladie mentale ou chronique, le cancer, groupes marginalisés, jeunes à risque, femmes et enfants en situation de détresse, demandeurs d’asile, nouveaux immigrants, minorités francophones, autochtones…

Volonté politique et collective

Bien sûr on comprend les priorités actuelles d’outiller nos hôpitaux et professionnels de la santé, de gérer l’assurance-chômage d’urgence, la rentrée des voyageurs canadiens, la quarantaine, la frontière au sud du pays, d’offrir des liquidités aux entreprises.

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Mais n’oublions pas la base de notre société: nos communautés! D’autant plus que la transmission communautaire du virus prend le dessus.

En temps normal nos organismes communautaires œuvrent sur le terrain, à proximité des gens. Aujourd’hui, en raison de la pandémie, plusieurs ont dû fermer leur établissement temporairement, suspendre ou restreindre substantiellement leurs services.

Au Québec, on encourage le bénévolat. C’est bien, dans la mesure où l’on pourra respecter les consignes de la distanciation physique essentielle afin de réduire la propagation du virus…

Toutefois, il faudra plus que des bénévoles pour soutenir nos communautés à long terme. Cela exigera une volonté politique d’appuyer nos organismes communautaires par le biais de subventions supplémentaires qui permettront aux travailleurs communautaires de poursuivre leur œuvre sociale pendant et après la pandémie. Assurer les services sociaux de base, l’aide psychosociale, la surveillance, tout en observant les directives de la Santé publique.

Prioriser la santé socio-communautaire

Rappelons que la santé ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité, mais se définit globalement comme un état complet de

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  • Bien-être physique
  • Cognitif
  • Émotionnel
  • Social
  • Spirituel

L’état de santé d’une communauté est déterminé par l’influence conjuguée de nombreux déterminants dont, entre autres, l’alimentation, l’hygiène de vie, la culture, l’environnement physique et social, le réseau de soutien social. La supervision d’une grande partie de ces déterminants est exercée par nos organismes communautaires.

De nouveaux appuis financiers ont été annoncés aujourd’hui dimanche 29 mars par le gouvernement Trudeau pour soutenir les aînés et les jeunes. C’est un début!

Souhaitons que nos gouvernements responsables s’engagent davantage financièrement pour assurer la continuité de l’œuvre indispensable de nos réseaux socio-communautaires durant cette crise sanitaire extrême qui risque de durer, sans oublier l’après-crise…

Que nos futurs stimuli économiques incluent l’appui aux organismes communautaires afin de leur permettre de poursuivre leur mission sociale essentielle via les ressources humaines et matérielles nécessaires à long terme. Une question de survie pour nos communautés!

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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