Crise financière 101: les causes

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Publié 09/12/2008 par Claude Fugère

Ce n’est plus un secret: l’économie de nos voisins du sud éprouve de sérieuses difficultés et celles-ci ont fini par nous atteindre de plein fouet. Dernièrement, nous avons vu des institutions financières majeures être absorbées par d’autres institutions (Merryl Lynch par Bank of America), recevoir de l’aide financière du gouvernement (Fannie Mae, Freddy Mac, AIG) ou encore tout simplement mettre la clé dans la porte (Lehman Brothers, Washington Mutual).

Mais qu’est-ce qui a causé tout cela? Disons que nous pouvons comparer cela à une maladie qui ronge tranquillement un individu avant de devenir fatale… Attardons-nous à l’élément déclencheur d’une crise mondiale.

Premièrement, une bulle immobilière existait aux États-Unis, les gens voulant acheter des maisons et le crédit était facile à obtenir. Donc, les prix ont monté, ce qui a créé de l’inflation. Cette inflation a également été amplifiée par les nombreux rachats d’entreprise aux États-Unis qui nécessita l’injection de capitaux sans réellement créer de la valeur. De plus, la hausse du prix du pétrole et la hausse du taux de chômage ont accru le courant inflationniste.

L’économie américaine est basée sur le crédit. Mauvaise chose dites-vous? Oui et non. Le crédit peut être utile afin de pouvoir démarrer une entreprise qui sera créatrice d’emploi. Il peut aussi permettre d’acquérir des biens onéreux qui seraient habituellement inaccessibles sans le crédit, tels qu’une voiture ou une maison.

Or, les normes de crédit aux États-Unis ont été assouplies au point où n’importe qui ou presque pouvait obtenir une hypothèque, même si la personne en question n’avait pas la capacité de payer. Plusieurs hypothèques à fort risque ont donc été octroyées et, pour que les prêteurs n’en conservent pas la responsabilité, ils les combinèrent à d’autres hypothèques. Par la suite, ils revendirent ces créances douteuses comme des investissements de qualité.

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Des milliers de gens ont utilisé ces hypothèques pour acheter une maison qui était au-dessus de leurs moyens financiers, mais qu’ils souhaitaient être capable de revendre à profit rapidement ou de la refinancer à un taux d’intérêt plus faible. D’autres voulaient simplement créer de la valeur nette afin de recommencer le même processus avec une autre maison.

C’est à ce moment que le marché immobilier américain a commencé son déclin. La demande s’écroulant, il a été soudainement impossible d’acheter une maison pour la revendre à profit rapidement. De plus, une forte hausse des taux d’intérêts hypothécaires variables a fait en sorte que beaucoup n`avaient plus les moyens d’honorer leurs engagements, et les défauts de paiements se comptèrent par milliers.

Par la suite, les institutions financières et les investisseurs ont dû absorber ces énormes pertes. De plus, le surplus d’offre sur le marché immobilier a amplifié le problème: il a rendu moribond le domaine de la construction de nouvelles habitations, ce qui causa de nouvelles mises à pieds et fit drastiquement chuter la valeur marchande des propriétés. De nombreux ménages confrontés à payer une hypothèque d’une valeur supérieure à la valeur marchande de la propriété ont décidé de déserter leur demeure.

Ces pertes colossales ont fait en sorte que les institutions financières ont resserré leurs normes de crédit, mais souvent ce fut trop peu trop tard. Certaines ont fusionné, d’autres eurent l’aide du gouvernement, alors que les plus malchanceuses ne sont plus de ce monde.

L’aide gouvernementale a pour but d’utiliser les institutions financières pour relancer l’économie en leur permettant de prêter aux individus et aux entreprises. Pour se faire, le gouvernement a dû racheter des créances douteuses (bailout), particulièrement celles liées à ces hypothèques qui les empêchèrent de prêter, faute de liquidité.

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En somme, le gouvernement américain vient couvrir le risque énorme qu’avaient pris les institutions financières en accordant trop de souplesse côté crédit. En agissant ainsi, il tente de relancer l’économie et minimise sans doute l’impact mondial qu’aurait eu une implosion de l’économie américaine.

Par ailleurs, souhaitons que les États-Unis fasse un suivi rigoureux de l’utilisation de l’argent des contribuables afin que la même situation ne se reproduise pas plus tard…

La semaine prochaine: les différents scénarios à envisager pour le futur.

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