Samedi dernier, plus de 350 personnes ont convergé vers la Place Concorde, à Windsor, pour lancer un S.O.S. en vu de sauver CBEF, la radio de Radio-Canada dans le Sud-Ouest ontarien. Les récentes coupures annoncées par la société d’État frappent durement la station de Windsor puisque toutes ses émissions locales doivent disparaître à partir du 22 juin prochain.
Le principal invité lors de ce rassemblement était Paul-François Sylvestre, écrivain originaire de Saint-Joachim, près de Windsor.
Il a rappelé que, au cours des quinze dernières années, chaque fois que la Société Radio-Canada a été forcée de faire des coupures, CBEF en a toujours écopé. Au fil des ans, la station windsoroise a même perdu son statut de station autonome, devenant une succursale de Toronto.
Selon M. Sylvestre, les récentes coupures «s’attaquent au cœur même de CBEF, à la raison d’être de la seule station française du Sud-Ouest ontarien. En sabrant sauvagement toutes les émissions locales, on rend muette une voix française qui retentit depuis bientôt 40 ans.»=
Dans les communautés francophones en milieu minoritaire, un poste de radio constitue un pilier culturel, tout comme une école ou une bibliothèque. Grâce à sa programmation locale, grâce à ses reportages quotidiens ancrés dans le milieu qu’il dessert, CBEF permet aux francophones du Sud-Ouest ontarien d’avoir un écho de leur vécu et de leur réalité.
«Je crois avoir assez étudié les collectivités francophones isolées, comme Windsor-Essex-Kent, pour pouvoir affirmer que le reflet de la communauté dans les bulletins de nouvelles nourrit la fierté franco-ontarienne et réaffirme le sens d’identité», a ajouté M. Sylvestre.