Coupures à Radio-Canada: ralliement pour sauver CBEF-Windsor

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Publié 12/05/2009 par l-express.ca

Samedi dernier, plus de 350 personnes ont convergé vers la Place Concorde, à Windsor, pour lancer un S.O.S. en vu de sauver CBEF, la radio de Radio-Canada dans le Sud-Ouest ontarien. Les récentes coupures annoncées par la société d’État frappent durement la station de Windsor puisque toutes ses émissions locales doivent disparaître à partir du 22 juin prochain.

Le principal invité lors de ce rassemblement était Paul-François Sylvestre, écrivain originaire de Saint-Joachim, près de Windsor.

Il a rappelé que, au cours des quinze dernières années, chaque fois que la Société Radio-Canada a été forcée de faire des coupures, CBEF en a toujours écopé. Au fil des ans, la station windsoroise a même perdu son statut de station autonome, devenant une succursale de Toronto.

Selon M. Sylvestre, les récentes coupures «s’attaquent au cœur même de CBEF, à la raison d’être de la seule station française du Sud-Ouest ontarien. En sabrant sauvagement toutes les émissions locales, on rend muette une voix française qui retentit depuis bientôt 40 ans.»=

Dans les communautés francophones en milieu minoritaire, un poste de radio constitue un pilier culturel, tout comme une école ou une bibliothèque. Grâce à sa programmation locale, grâce à ses reportages quotidiens ancrés dans le milieu qu’il dessert, CBEF permet aux francophones du Sud-Ouest ontarien d’avoir un écho de leur vécu et de leur réalité.

«Je crois avoir assez étudié les collectivités francophones isolées, comme Windsor-Essex-Kent, pour pouvoir affirmer que le reflet de la communauté dans les bulletins de nouvelles nourrit la fierté franco-ontarienne et réaffirme le sens d’identité», a ajouté M. Sylvestre.

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Au dire du conférencier et collaborateur de L’Express, «le rôle de CBEF ne saurait se limiter à diffuser de l’information provenant d’un réseau régional ou national, aussi qualifié soit-il. De par sa situation dans la géographie de la francophonie canadienne, CBEF a le mérite de jouer un rôle indispensable d’animateur culturel. Chaque bulletin de nouvelles à contenu local est rien de moins qu’un cri d’identité. Chaque émission produite à Windsor demeure un appui direct à la fierté d’une communauté minoritaire de langue officielle. Chaque initiative réalisée ici crée un sens d’appartenance à la francophonie ontarienne et canadienne.»

Contrairement aux autres régions ontariennes couvertes par la Société Radio-Canada, CBEF diffuse dans un milieu qui ne jouit pas d’autres antennes médiatiques, qui ne bénéficie pas de radio communautaire (comme c’est le cas à Hearst, Kapuskasing, Cornwall, Toronto et Penetanguishene). À ce titre, CBEF est le seul outil d’information et de transformation vers lequel toute une communauté peut se tourner. Cela rend unique la responsabilité de CBEF.

Paul-François Sylvestre a invité la communauté à se serrer les coudes. «C’est collectivement que le combat doit être mené», a-t-il lancé «Auditeurs et auditrices, jeunes et adultes, artistes et écrivains, porte-parole de la francophonie locale, régionale, provinciale et nationale, organismes culturels et communautaires, conseils scolaires public et catholique, politiciens de toutes allégeances, nous devons faire front commun pour sauver la raison d’être de CBEF.»

L’écrivain-orateur a conclu en ces termes: «Nous ne saurions accepter que CBEF soit réduit à un simple mécanisme de transmission technique des voix d’ailleurs. C’est la voix d’ICI que nous voulons entendre. C’est cette voix unique que nous voulons continuer d’entendre. Rien de plus, rien de moins!»

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