On m’a parfois accusé – à tort! – d’être un brin trop verbeux dans mes bafouilles hebdomadaires, de me laisser aller à des élans de prose qui n’ont qu’un lien ténu avec l’objet de mes chroniques, bref, de voir en la pratique de l’écriture une fin en soi. Et quoi encore! Question de réfuter une fois pour toutes ces propos diffamants, c’est dans un souci de concision que je vous propose ce retour sur mes coups de cœur de 2006. Agrémentés d’un bouquin et d’une bonne bouteille, ils pourraient former un trio-cadeau irréprochable, et nettement plus abordable que ces satanés PS3…
Si vous êtes de ceux qui croient que les meilleures chansons sont celles qu’il convient d’écouter dans leur plus simple appareil, de préférence sous les doigts et dans la voix de leur créateur, et si vous avez ne serait-ce que de l’estime pour Pierre Flynn, alors ce Vol Solo (Audiogram) fera de vous un converti.
Seul au piano (et parfois à la guitare), face à un public qu’on sent attentif, Flynn conjugue son riche passé au présent. Redécouvrant Berlin, En cavale, Sauver ma vie et surtout Croire sous cet habillage-là, on constate que, passé ou présent, ces refrains-là sont d’une immense salubrité.
Il y a quelques mois, je suis tombé sur ce disque de Penny Lang au moment précis où je cherchais une bande-son à un quelconque chagrin, poussant le masochisme jusqu’à en offrir un exemplaire à ma tortionnaire.
À l’instar des meilleurs disques de blues, stone + sand + sea + sky (Borealis) nous offre à la fois la maladie et le remède. Avec le recul, je suis en mesure d’apprécier cet album pour ce qu’il est: une collection de chansons qui défient le temps et les modes. Pas étonnant qu’il se soit mérité le prix de l’album de l’année aux récents Canadian Folk Music Awards.