Coupe du monde: un jour, l’arbitrage vidéo sera admis

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Publié 06/07/2010 par Ramin Pezeshki

À chaque fois que je parle «arbitrage et FIFA», ça me fait penser à Gaston. Qui est Gaston? «Gaston y’a le téléphone qui sonne et y’a jamais personne qui y répond!» Je vous assure répétez ce refrain plusieurs fois, tenez au nombre des coupes du monde de la FIFA – 19 fois – tout en pensant à la FIFA bien sûr! Vous verrez qu’Arbitrage + FIFA + Coupe du Monde = Gaston (le Gaston qui n’est pas à la maison, PAS les autres! Vous me suivez? D’accord c’est un peu téléphoné!) Les Coupes du monde de soccer passent et se ressemblent surtout dans un domaine: l’arbitrage.

La qualité des ballons change – même leur trajectoire! – des premiers spécimens jusqu’au fameux Jabulani en Afrique du Sud, les poteaux de buts ne sont plus carrés, mais ronds, les sifflets des arbitres sont devenus plus puissants – on les entend même à l’extérieur des stades – les arbitres ont pris des couleurs: leur uniforme était noir comme le voulait «la tradition» mais maintenant elle change au gré des rencontres et des couleurs des maillots des équipes surtout, dit-on, pour être plus photogénique et agréable à suivre à la télé… donc toutes les raisons sont bonnes pour CHANGER sauf pour une chose qui est sans doute la plus importante: l’utilisation de la vidéo!

Pourquoi la vidéo?

Il suffit de donner quelques exemples. Dieu merci, cette année nous avons été gâtés par la qualité des erreurs commises!

En fait, je ne sais pas s’il faut remercier Dieu pour ça. Je n’entre pas dans ce débat philosophique ou métaphysique, parce que ni moi ni la FIFA n’en avons besoin dans ces moments graves, laissons toujours Maradona et sa main de Dieu alimenter le débat!

J’ai dit grave parce que c’est la crédibilité de la FIFA et du soccer qui est en jeu. Revenons à nos moutons noirs!

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Des erreurs influentes

En huitième de finale, l’Angleterre s’est vue refuser un but valide sur un tir de son milieu Frank Lampard. Le ballon a touché la barre transversale avant de tomber à l’intérieur du but allemand – à près d’un mètre de la ligne du but – même sans ralenti l’action est évidente.

Pas pour l’arbitre uruguayen Jorge Larrionda qui se trouvait à 30 mètres du but et qui aurait été masqué par le gardien germain Neuer. L’arbitre assistant se trouvait loin aussi, à plus 30 mètres de l’impact du ballon au sol parce qu’il était obligé de se positionner à la hauteur du dernier défenseur comme le veut la règle du hors-jeu.

Conclusion: physiquement ils n’étaient pas en mesure d’affirmer si le ballon était entré dans le but. Conséquence: l’Angleterre, menée à la marque 2 à 1, n’a eu le droit d’égaliser juste avant la mi-temps et l’Allemagne, qui aurait dû tout recommencer à zéro, s’envola vers une victoire (4 à 1) facilitée par une erreur monumentale d’arbitrage.

La reprise vidéo aurait pu aider l’arbitre à prendre la juste décision. Normalement, il est là pour ça. Une poignée de secondes aurait suffi au corps arbitral de s’en apercevoir.

Autres erreurs

Encore un but valide (mais refusé par l’arbitre!) marqué par les États-Unis contre la Slovénie dans les dernières minutes du match au premier tour. Les Américains auraient gagné le match 3-2 au lieu de faire match nul 2-2 et se trouver en danger d’élimination.

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Un but (non valide, mais accordé) marqué par l’Argentin Tevez en position de hors-jeu contre le Mexique en huitième de finale. L’Argentine remporta le match 3-1. Mais c’est toute la physionomie de la rencontre qui changea. Les Mexicains accusèrent le coup après ce deuxième but injuste accordé par l’arbitre appuyé par son assistant.

Il suffit de revoir ces actions sur YouTube pour s’en rendre compte. Les images ont fait le tour du monde et même ceux qui ne s’intéressent pas forcément au soccer ont eu l’occasion de les voir à plusieurs reprises.

FIFA, la même rengaine

Pour défendre les arbitres, les garants des lois du jeu évoquent les traditions, le fait que l’arbitre fait partie du jeu et que par conséquent ses décisions – même erronées – en font partie.

Est-ce que les lois du jeu disent aussi qu’il ne faut pas aider l’arbitre dans sa quête de justice? Est-ce que ces mêmes lois disent qu’il ne faut pas donner les outils à l’arbitre pour exercer sa tâche? Est-ce que ces lois disent qu’il faut laisser l’arbitre devenir la risée du monde entier, perdre son autorité, mettre en péril la crédibilité du soccer et de la FIFA?

Enfin ça bouge!

Des voix écoutées du monde du soccer s’élèvent pour sortir la FIFA de la stagnation. Le président de l’UEFA et ancien champion d’Europe, Michel Platini a déclaré bien avant cette Coupe du monde que l’arbitrage ne pouvait plus continuer sous sa forme actuelle.

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Il a eu le mérite et l’initiative de faire expérimenter l’ajout de deux arbitres – un derrière chaque but – pour les cas de figure cités plus haut et aider l’arbitre principal dans ses décisions. L’expérimentation a eu lieu lors des matchs de la Ligue Europa la saison dernière, mais sans résultats concluants.

Quoiqu’il en soit, avec cette solution nous ne serons pas à l’abri de l’erreur humaine. L’ancien champion du monde allemand – en 1974 comme joueur et en 1990 comme sélectionneur – Franz Beckenbauer, estime aussi qu’il faut aider les arbitres.

Il préfère l’idée de Platini plutôt que la technologie. Par contre pas uniquement pour savoir si le ballon a passé la ligne de but ou non.

Exemples: les fautes de main comme celle de Thierry Henry face à l’Irlande (en 2009, match de qualification pour le mondial sud-africain) ou de Maradona (Mondial mexicain en 1986). Personne ne pouvait le voir sur le terrain et sûrement pas l’arbitre. Mais un arbitre posté derrière le but pourrait voir la faute et annuler l’action. Ainsi, les joueurs se comporteraient mieux et seraient moins sournois, car ils verront qu’ils auront très peu de chance de voir leurs fautes non sanctionnées.

Le mal est fait.

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Vu l’ampleur des erreurs grossières d’arbitrage au Mondial sud-africain, le président de la FIFA, Sepp Blatter, a brisé le silence lors d’une conférence de presse la semaine dernière.

Il a exprimé ses excuses aux équipes d’Angleterre et du Mexique pour les erreurs commises qui ont précipité l’élimination de ces deux équipes.

Il a aussi affirmé que la question de recours à la vidéo serait discutée lors de la prochaine réunion de la FIFA à Cardiff les 21 et 22 juillet, uniquement pour constater si le ballon a traversé la ligne du but ou pas! Le parcours du combattant continue pour les autres cas! L’utilisation du conditionnel dans sa phrase n’est pas rassurante non plus!

Beckenbauer et Platini ont compris qu’il faut évoluer et proposent des solutions concrètes pour améliorer le soccer. En Amérique du Nord, la non-utilisation de la vidéo est inconcevable aujourd’hui dans les sports les plus populaires. Les grandes ligues professionnelles NHL (hockey), NBA (basketball), MLB (baseball), NFL (football américain) l’utilisent depuis des années.

Le soccer est bon dernier du peloton ici! FIFA répondez aux appels!
Y’a quelqu’un à la Maison?

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UEFA: signifie Union des Associations Européennes de Football, fondée en 1954 et basée à Nyon en Suisse. L’UEFA est une association basée sur la démocratie représentative et composée de 53 associations nationales de football.
Elle est reconnue par la FIFA en tant qu’une des six confédérations continentales.

L’organisation de l’administration du football est basée sur un système réglementaire pyramidal, avec la FIFA en tant qu’instance dirigeante au niveau mondial, l’UEFA en tant qu’instance dirigeante au niveau européen et les associations nationales européennes en tant qu’instances dirigeantes au niveau national.

FIFA: Fédération Interna-tionale de Football Association, fondée en 1904 et basée à Zurich en Suisse.

Le cas Zidane: le monde entier se souvient de l’expulsion de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde 2006 à Berlin.
Une décision logique prise sur la foi d’images que le quatrième arbitre avait vues sur son écran, depuis le bord du terrain.
Quatre ans plus tard, le corps arbitral a ignoré ce que des millions de téléspectateurs – et même les spectateurs d’Argentine-Mexique sur l’écran géant du stade – ont vu. Deux poids deux mesures?

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