Je reviens d’un petit séjour à Haïti, 35 ans après ma première visite dans la perle des Antilles, comme on l’appelait à l’époque. Mes souvenirs mélangés comprenaient à la fois des images d’extrême pauvreté et de grande beauté, au cœur du régime Duvalier. Certaines traces du séisme de 2010 sont encore présentes, dont le Palais national effondré, les décombres de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, les abris de milliers de personnes déplacées.
Pourtant malgré les revers de ces trois décennies, et du pire séisme que Port-au-Prince ait connu il y a deux ans, j’ai retrouvé la Vie, plus forte que tout, contournant la misère.
Comme ces multiples petits marchés à ciel ouvert, improvisés sans relâche au quotidien sous une chaleur torride, rencontrés au détour d’un virage du tap-tap haïtien.
Tout ce qui existe sur cette terre, on le trouve dans la capitale d’Haïti!
Le cri du coq, le chant grégorien, la fumée des chaudrons, les sons d’une fête, le bruit incessant des criquets qui s’élèvent des bidonvilles, côtoient les domaines luxuriants des plus nantis surplombant un paysage gris.