Contre l’eau en bouteille

À consommer avec modération?

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 03/02/2009 par Vincent Muller

Le Conseil des Canadiens (CC) et le Syndicat canadien de la Fonction publique (SCFP) se battent pour que les municipalités interdisent la vente d’eau en bouteille dans les locaux qu’elles gèrent. La commercialisation d’eau en bouteille serait en effet néfaste pour l’environnement, donc pour la santé publique. C’est le message qu’ont fait passer Maude Barlow, présidente nationale du CC, et Sid Ryan, président de SCFP en Ontario, lors de la tournée provinciale UnBottle It qui s’achevait vendredi à Peterborough après être passée par Toronto le jour précédent.

Ce combat contre l’eau en bouteille connaît un succès croissant. En Ontario, la ville de London fait figure de pionnière puisqu’elle a interdit l’an passé les distributeurs d’eau dans tous les locaux à sa charge. Le but de cette tournée était d’inciter les municipalités de la province à suivre cet exemple.

Le Conseil des Canadiens a été fondé en 1985. Il a pour objectif principal la promotion de certaines politiques ayant un impact important sur la vie quotidienne des Canadiens. Ces politiques concernent des questions telles que, le commerce équitable, l’eau potable, la sécurité énergétique, où les soins publics de santé.

Pour sensibiliser les élus locaux et la population, le CC organisait donc cette tournée intitulée UnBottle It. Le CC cherche d’ailleurs un slogan en français pour cette campagne, slogan que vous pouvez proposer en allant sur le site Internet de l’organisation.

La présidente nationale du CC, Maude Barlow qui est aussi Conseillère principale pour le président de l’Assemblée générale des Nations Unies concernant les questions relatives à l’eau, et Sid Ryan, qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines dans le cadre de la grève à l’Université York, ont exposé les méfaits engendrés par la commercialisation de l’eau en bouteille.

Publicité

La fabrication de ces bouteilles en plastique, nécessite l’utilisation d’énergies fossiles. Pour la majorité, ces bouteilles ne sont pas recyclées. Il s’agit donc d’un problème environnemental important.

Comme le remarque Maude Barlow il y a un paradoxe évident: «Certains boivent de l’eau en bouteille car ils se soucient de leur santé alors que les bouteilles en plastique sont néfastes pour l’environnement, donc pour notre santé».

De plus, l’idée que l’eau en bouteille est meilleure pour la santé ne serait pas justifiée. Les solutions de traitement et d’acheminement de l’eau, notamment à Toronto, seraient très performantes et permettraient de fournir une eau de très bonne qualité. Selon Maude Barlow, «les contrôles qualité de l’eau du robinet sont plus fréquents et rigoureux que ceux que subit l’industrie», ils assureraient donc une eau du robinet de meilleure qualité que l’eau en bouteille.

Une fois l’argument de la qualité de l’eau du robinet avancé, celui du coût a été mis en avant. Le coût de l’eau en bouteille est évidemment beaucoup plus élevé et, comparé à celui de l’eau du système public, il permet d’imaginer le profit fait par les entreprises commercialisant l’eau en bouteille.

La présidente du CC a mis en garde contre les dangers de la commercialisation de l’eau insistant sur «le risque que cette ressource devienne comme le pétrole, que certaines entreprises fassent des recherches pour trouver de l’eau potable et s’approprient des sources dans le but d’en faire du profit».

Publicité

Le fait que l’on puisse «faire du profit avec une ressource qui appartient à tout le monde alors que dans certains pays des gens décèdent faute de ne pas pouvoir se procurer d’eau potable» est un autre problème de taille soulevé par Sid Ryan et Maude Barlow.

Si l’eau du robinet est plus abordable et de bonne qualité, il reste un problème: celui de la fluorisation de l’eau du robinet qui a été évoqué par l’une des personnes assistant à cette conférence. Le fluor, ajouté dans les infrastructures publiques de distribution d’eau en Amérique du Nord, vise à diminuer l’apparition de caries au sein de la population. Cependant certaines personnes ne peuvent en boire pour des raisons de santé. De plus cette eau rejetée dans la nature causerait des dommages.

La question de la centrale nucléaire de Pickering se trouvant à côté du lac Ontario a également été soulevée par l’un des participants insistant sur le fait que l’impact d’un accident serait considérable, contaminant directement tout le lac d’où l’on puise l’eau de la ville de Toronto.

Cette tournée raisonnait comme un appel aux gouvernements municipaux, provincial et fédéral à se mobiliser pour protéger cette ressource indispensable qu’est l’eau.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur