Constructions israéliennes, colère palestinienne

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Publié 11/03/2008 par Amy Teitbel (The Associated Press)

Israël a annoncé dimanche un projet de construction de centaines de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, quelques jours après l’attentat qui a coûté la vie à huit personnes d’une école talmudique de la Ville Sainte. Cette nouvelle a immédiatement suscité la colère et la réprobation des Palestiniens, alors que le général américain William Fraser est attendu jeudi dans la région pour superviser les progrès des discussions de paix et tenir une première réunion conjointe avec Israéliens et Palestiniens.

Fraser a été nommé en janvier par le président George W. Bush pour gérer la mise en oeuvre de la «feuille de route». Cette dernière exige entre autres de la partie israélienne le gel de la construction dans les implantations.

Mais Israël a une lecture divergente de cette disposition.

Le négociateur palestinien Saeb Erekat a vivement condamné cette relance de la construction, jugeant qu’elle mettait en danger des pourparlers de paix déjà en mauvais état. «Pourquoi insistent-ils à faire cela, et à humilier Abou Mazen (Mahmoud Abbas, NDLR) devant la population palestinienne?», a-t-il demandé.

«Il me semble que les Israéliens sont déterminés à mettre des bâtons dans les roues aux négociations», a-t-il dit, jugeant que la mesure allait «saper les efforts des États-Unis» pour relancer les négociations.

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Le projet, a expliqué le ministre du Logement Zeev Boïm, comprendra 350 appartements à Givat Zeev, implantation cisjordanienne en lisière de Jérusalem, et 750 maisons dans le quartier de Pisgat Zeev, à Jérusalem-Est.

Selon M. Boïm, le projet de Givat Zeev n’est qu’une relance d’un plan gelé en raison d’affrontements avec les Palestiniens. Quant aux constructions prévues à Pisgat Zeev, elles se trouvent «à l’intérieur des frontières urbaines de Jérusalem».

Les nouvelles constructions de Givat Zeev vont dans le sens de la position toujours adoptée par Israël, qui est que la construction à l’intérieur des grands blocs d’implantations, censés revenir à Israël dans le cadre de la paix définitive, peuvent se poursuivre, a précisé le porte-parole du gouvernement Mark Regev.

Toute construction en dehors de ces blocs a en revanche été gelée, a-t-il ajoutée.

Givat Zeev est l’un des trois principaux blocs d’implantations qu’Israël entend garder. L’immense majorité des 270 000 colons de Cisjordanie vivent dans les grands blocs. En outre, 180 000 Israéliens vivent dans les quartiers juifs construits à Jérusalem-Est depuis son annexion en 1967. Cette annexion n’est pas reconnue.

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Les Palestiniens et la communauté internationale considèrent ces quartiers comme des implantations, contrairement à Israël, et s’opposent à toute construction.

Ce nouveau développement intervient alors que le processus de paix est plus fragile que jamais.

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice avait réussi la semaine dernière à convaincre les Palestiniens de revenir à la table des négociations, qu’ils avaient suspendu pour dénoncer la dernière opération militaire israélienne à Gaza, particulièrement violente et qui s’est soldée par la mort de plus de 120 Palestiniens.

Dans la foulée, la fusillade visant une yeshiva est venue faire remonter la pression. Les Israéliens avaient laissé entendre que les pourparlers continueraient quand même, malgré cet attentat.

Et selon les observateurs, l’annonce des nouvelles constructions pourrait être un geste d’Olmert en direction du mouvement des colons, qui lui reproche de prévoir un retrait israélien de vastes secteurs de Cisjordanie ainsi que de quartiers palestiniens de Jérusalem-Est dans le cadre d’un accord de paix final.

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La yeshiva cible de la fusillade de jeudi est un bastion du mouvement des colons partisans d’un agrandissement du territoire actuel d’Israël.

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