Consensus de Copenhague: les priorités de l’humanité!

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Publié 10/02/2009 par Vincent Muller

Au vu du nombre des grands problèmes mondiaux actuels tels que les épidémies, le réchauffement climatique, la pollution, l’éducation, la malnutrition… on comprend qu’il est difficile de savoir par où commencer et comment s’y prendre pour que ces problèmes soient résolus de manière efficace.

C’est pour savoir comment être efficace et déterminer les priorités pour parvenir au bien-être de l’humanité qu’a été lancé en 2004 le projet du Consensus de Copenhague qui, tous les quatre ans, établit une liste classant les types d’interventions prioritaires. La liste de mai 2008 a mis en avant le cas proposé par Sue Horton, économiste canadienne, portant sur l’administration de suppléments nutritionnels à des enfants souffrant de malnutrition.

Le Consensus de Copenhague est un projet lancé à l’initiative du statisticien Bjørn Lomborg, directeur de l’institut d’évaluation de l’environnement du Danemark, auteur de L’Écologiste Sceptique. Ce projet vise à établir des priorités, non seulement en fonction de leur importance mais également en fonction des probabilités de succès en prenant en compte le coût et les retombées engendrées.

L’imagination des experts

Le Centre du consensus de Copenhague se trouve à l’école du commerce de Copenhague. Ses membres font appel à des experts en fonction de leur spécialité. Chaque expert remet une étude de cas sur le domaine qui le concerne. Le but est d’imaginer un mode d’intervention sur l’un des nombreux grands problèmes actuels en faisant en sorte d’avoir le coût minimum pour le maximum de retombées. Après évaluation, ces cas sont classés par ordre de pertinence. Le but est de renouveler l’exercice tous les quatre ans en actualisant la liste en fonction des changements et des nouvelles problématiques.

La première liste a été établie en 2004, la dernière en mai 2008. Les membres du consensus, huit économistes, dont cinq prix Nobel, devaient choisir les plus pertinents parmi la cinquantaine de projets soumis, le coût de l’ensemble des projets choisis ne devant pas dépasser 75 milliards de dollars.

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Les économistes experts invités à soumettre des propositions ont travaillé deux ans durant, avant de soumettre leurs propositions. En mai dernier, après évaluation, les membres ont finalement établi une liste de 30 cas, avec au premier rang de la liste, la problématique de la malnutrition, et le cas proposé par Sue Horton, économiste canadienne de l’Université Wilfried Laurier de Waterloo, spécialiste dans le domaine de la nutrition.

Micronutriments

Le cas proposé par Sue Horton touche au problème de la malnutrition et expose un programme d’administration de micronutriments pour enfants souffrant d’un déficit en vitamine A ou en Zinc.

Sue Horton explique qu’«il s’agit d’un exercice virtuel comme tous les cas proposés, mais que ces cas permettent d’établir des priorités non seulement en fonction de la gravité du problème mais aussi en fonction des probabilités d’arriver à un résultat réellement satisfaisant tout en minimisant le coût des interventions».

Elle ajoute que «le choix des projets et leur position dans la liste ne dépendent pas que du rapport coûts retombées mais aussi, bien sûr, de la faisabilité du projet qui est étudiée de près», précisant que «les cas proposés sont mis au point à partir de données réelles et sont sensés prendre en compte les réalités des zones où doivent s’appliquer le projet, ainsi que le mode de mise en application».

S’agissant d’un exercice virtuel, certains pourraient s’interroger sur son utilité. Le Consensus de Copenhague permet en fait de mettre en avant certains problèmes qui pourraient être résolus relativement facilement et avoir un impact considérable sur le développement économique et l’amélioration des conditions de vies dans certaines parties du monde.

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Les cas choisis par le Consensus de Copenhague montrent que des problèmes parfois considérés comme non prioritaires méritent en fait plus d’attention. C’est ce qu’explique Carolyne MacDonald qui dirige le Centre international de nutrition et d’expertise de santé générale et nutrition se trouvant au siège de l’organisation World Vision Canada à Mississauga. Selon elle, le problème de la malnutrition «paraît souvent loin des priorités parmi les défis auxquels le monde fait face, alors que le régler aurait un impact sur de nombreux autres problèmes qui en découlent». Elle considère que les recommandations du Consensus de Copenhague permettront à World Vision Canada d’améliorer ses programmes de nutrition ainsi qu’aux organisations travaillant dans les domaines figurants parmi les cas prioritaires de la liste, d’obtenir davantage d’aides.

Encourager le financement

Dans le domaine de la malnutrition, le cas de Sue Horton permettra à tous les organismes travaillant à l’élaboration de nutriments d’obtenir plus de financements.

Mettre en avant la valeur économique de certains projets, comme le fait le Consensus de Copenhague, est une approche assez novatrice dans le domaine de l’aide au développement. Si cette approche peut choquer certaines personnes, il semble cependant, au vu des témoignages recueillis, que cela puisse être bénéfique dans la mesure où les agences et les gouvernements contribueront plus volontiers aux programmes.

Pour preuve: la semaine passée, Sue Horton s’est rendue à la Banque Mondiale à Washington D.C pour faire part ses conseils dans le cadre de la préparation d’un plan détaillé prévoyant l’attribution de fonds destinés à lutter contre la malnutrition.

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