«Une rêverie nocturne.» C’est ainsi que la chanteuse Bïa évoque son nouvel album, qu’elle dévoilera jeudi 20 mars pour le grand concert de clôture de la Semaine de la francophonie, au Théâtre Enwave. La Brésilienne au «cœur vagabond» nous entraîne dans son voyage au bout de la nuit, au travers de douces et profondes ballades latines qu’elle chante en français, portugais et espagnol.
«Comme le cheminement d’une nuit, comme quelqu’un qui partirait seul dans la nuit pour marcher et voir ce qui se passe dans sa ville, dans sa vie. Puis il ferait des rencontres, et cela finirait en grande fête.» La chanteuse Bïa parle, évasive, de son nouvel album Nocturno, fruit délicat d’un travail d’équipe méticuleux et d’un rêve qui mûrit depuis des années.
Après plusieurs années passées à chanter des poèmes brésiliens en français et vice-versa, jouer avec les langues et faire jaillir le partage des cultures, Bïa revient en douceur avec un album de ses propres compositions: des poésies de voyages sur des rythmes jazz, une ambiance nocturne teintée de chaudes couleurs latines.
Un album métis, empreint de multiples influences, mais qui sait trouver sa propre voie. «Je suis très influençable», dit-elle dans un éclat de rire, avant de citer au hasard dans son large répertoire musical des noms brésiliens, français, ou sud-américains. Le Canada laisse aussi forcément sa marque, l’enregistrement s’étant fait à Montréal avec une équipe d’amis essentiellement montréalais (avec Erik West Millette à la réalisation).
«Avec cet album on a voulu prendre notre temps, pour aller plus en profondeur, pour chercher plus.» La chanteuse reconnaît avoir longtemps rêvé de cet album avec son équipe de musiciens, avant de se décider à l’enregistrer. Laisser le temps à chaque chanson de s’épanouir, de trouver sa place, de prendre toute sa mesure. «C’est en faisant lentement, remarque-t-elle, qu’on peut prendre du recul.»