Comment stimuler l’économie ontarienne?

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Publié 01/04/2008 par Gérald Fillion

Aurait-il fallu baisser les impôts des contribuables et des entreprises pour stimuler l’économie ontarienne, comme l’aurait souhaité le ministre des Finances de l’Ontario, euh… pardon, le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty? Vous l’avez entendu, le ministre du gouvernement Harper?

Il voulait des baisses d’impôts, il l’avait dit au vrai ministre des Finances de l’Ontario Dwight Duncan, et, oh malheur pour Jim Flaherty, le ministre ontarien ne l’a pas écouté! Queen’s Park a plutôt misé sur la formation des travailleurs affectés par la crise manufacturière en projetant des investissements de 1,5 milliard de dollars au cours des trois prochaines années.

Dans une province où le taux de chômage est aussi bas, il n’est certainement pas stupide de miser sur le développement de l’économie et de ses travailleurs plutôt que de forcer le jeu par des baisses d’impôts. Cela dit, les économistes de la rue Bay auraient bien aimé que le gouvernement McGuinty baisse le taux d’imposition des entreprises, actuellement à 14%.

Ils sont plusieurs à croire qu’un niveau d’imposition élevé nuit aux investissements. Ce que ces experts ne disent pas toutefois, c’est que la campagne de dénigrement que mène Jim Flaherty contre le gouvernement McGuinty, et donc contre l’Ontario, risque d’être beaucoup plus dommageable pour la province que les charges exigées aux entreprises.

La réalité est simple: les entreprises manufacturières et leurs travailleurs ont besoin d’un appui particulier parce que ce sont eux qui risquent de pousser l’Ontario en récession cette année. Ce sont ces gens-là qu’il faut soutenir, à qui il faut penser dans l’élaboration d’un budget comme celui que vient de présenter le gouvernement McGuinty.

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L’heure est aux solutions structurantes pour l’Ontario et non pas aux positions partisanes et nuisibles de Jim Flaherty.

Récession en 2008?

Le Mouvement Desjardins croit que les difficultés du secteur manufacturier, en particulier celles de l’industrie de l’automobile, vont plonger la province en récession cette année. Le PIB ontarien devrait grimper d’à peine 0,5% en 2008 et l’activité économique des deux premiers trimestres de l’année sera en décroissance.

Au Québec, le secteur manufacturier traverse aussi une crise, mais Desjardins estime que la province échappera de justesse à la récession grâce aux baisses d’impôts et de taxes et aux dépenses publiques en infrastructures.

Le CRTC dit oui

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a approuvé la vente de BCE au fonds de retraite des enseignants de l’Ontario Teachers et à trois fonds d’investissement américains. Le CRTC émet toutefois certaines conditions pour que cette transaction évaluée à 52 milliards de dollars puisse aller de l’avant.

En fait, l’esprit général des conditions repose sur la présence de citoyens canadiens au sein de la direction et du conseil d’administration. BCE doit maintenant s’entendre avec les porteurs de débentures qui s’opposent à la transaction.

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Le fonds Teachers doit s’assurer pour sa part que le financement prévu va toujours de l’avant alors que le marché du crédit s’est largement resserré depuis l’été dernier.

Géant de l’information financière

C’est fait: Thomson achète Reuters. Les actionnaires des deux entreprises ont approuvé la transaction, qui est évaluée à 17 milliards de dollars. Le regroupement devrait se concrétiser officiellement le 17 avril à la suite de l’approbation des tribunaux canadien et britannique.

Thomson deviendra le premier fournisseur d’information financière du monde, devant l’Américaine Bloomberg. La nouvelle société, Thomson-Reuters, sera dirigé par l’homme le plus riche au Canada, David Thomson.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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