«Les échanges sont négligés au niveau universitaire» déplorait mercredi dernier Kenneth McRoberts, principal du Collège bilingue Glendon, lors d’une des neuf conférences organisées à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Université York. Ces conférences ont pour but de faire le point sur un sujet d’importance pour chacun des Collèges de l’université.
Intitulée Faire face à la dualité: langue, culture et identité au Canada, cette conférence traitait bien entendu des relations entre ceux que l’on appelle communément les deux peuples fondateurs du pays: les Français et les Anglais, dont les descendants s’appellent plutôt francophones et anglophones. Le terme parfois controversé de «peuples fondateurs» écarte les Premières nations, dont les affaires sont traitées par une administration distincte. Celles-ci n’ont d’ailleurs pas manqué de dénoncer à plusieurs reprises l’exclusion des peuples autochtones à chaque fois que se sont tenues des discussions concernant les peuples fondateurs.
Quoi qu’il en soit, et c’est peut-être moins compliqué, on considère habituellement que le Canada s’est construit sur le principe de la dualité, principe qui est déjà source de nombreuses problématiques développées dans cette conférence bilingue par Kenneth McRoberts.
Le principal de Glendon est revenu sur certains points de l’histoire de la cohabitation entre anglophones et francophones au Canada. Cette dualité, d’abord basée sur la religion (protestants/catholiques), est par la suite devenue principalement linguistique.
La commission BB
Une partie importante de la conférence traitait de la commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme mise en place en 1963 par le premier ministre libéral Lester B. Pearson. L’idée venait du journaliste québécois André Laurendeau, inquiet de la montée du discours séparatiste au Québec et de l’indifférence du Canada anglais concernant cette question ainsi que celle des francophones des autres provinces.