Coba: un décor digne d’Indiana Jones

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Publié 17/03/2015 par Aurélie Resch

«Peligroso!» «Attention: danger!». Je regarde avec stupeur ces panneaux peu engageants à l’entrée du site maya, illustrés de plusieurs photos de serpents. Il y est stipulé que dans cette partie de la jungle, vit une dizaine d’espèces de reptiles, certaines parmi les plus venimeuses et mortelles. Me voilà prévenue.

En pénétrant sur le site de Coba, c’est toute une aventure qui m’attend.

Nichée au coeur de la forêt tropicale dans la péninsule du Yucatan, cette ville maya paraît s’être figée dans le temps, encore ensevelie dans un océan de verdure. Dévorées par la végétation, les pierres recèlent mystère et légendes.

En m’aventurant sur les pistes, je ne peux m’empêcher de regarder où je mets les pieds. Ces serpents…
…On m’a également parlé de mygales et d’autres charmantes créatures de la forêt…

J’enjambe parfois des colonies de fourmis (rouges?) qui saignent le chemin en terre que j’emprunte pour m’aventurer plus profond dans la jungle.

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Dans le silence pesant de ce début de matinée, le moindre froissement de feuilles me fait tressaillir. Il me semble apercevoir des formes dans les branches et des mouvements dans les herbes.

De là à m’imaginer voir surgir des guerriers mayas…

Faune exotique

Je sursaute quand l’air est soudain déchiré par des cris stridents. Les branches s’agitent au-dessus de ma tête et des singes hurleurs sautent, volent et courent, en bande, en familles autour de moi.

Plus loin, c’est un oiseau qui ressemble à un toucan qui me fixe de son oeil rond alors que j’arrive au pied de Nohuch Mul la plus haute pyramide du site et du Yucatan (40 mètres de haut).

Sur les pierres, un gros iguane griffu offre ses écailles à la caresse du soleil.

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Les touristes ne sont pas encore arrivés en nombre et Coba représente pour moi l’ultime décor d’un film d’aventures. Tout juste si je ne saisis pas la main d’Indiana Jones pour grimper au sommet du temple.

Vu d’en haut, le site paraît encore plus immense et les dômes de pierres qui jaillissent çà et là de la jungle m’invitent à poursuivre mon exploration dans ce lieu fou et encore sauvage. Une sacrée différence avec le site archéologique Chichén Itzá, entièrement mis à nu.

À pied, Coba, se révèle dans toute son élégance et sa magnificence et j’imagine dans ces ensembles de constructions ce qu’était cette cité au temps de sa splendeur.

Rôle stratégique

Coba signifie «eau trouble». En raison des cours d’eau qui l’entourent? Troubles en tout cas son destin et son histoire.

Coba semble être l’une des cités les plus importantes de la période classique Maya (entre 400 et 1100 après Jésus Christ).

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Véritable pôle de commerce entre les Caraïbes et les villes à l’intérieur des terres, Coba, idéalement située à proximité de deux lacs, bénéficie d’un réseau de chemin de pierres impressionnants (les Sacbés) dont le plus long est de 96 km de long (intéressant pour un peuple qui n’utilisait pas vraiment la roue à des fins de locomotion).

Comment a-t-elle pu sombrer dans l’oubli, abandonnée à la végétation pendant tout ce temps, alors qu’elle jouait un rôle manifestement crucial dans les échanges commerciaux et sociaux au fort de la période classique maya?

Constitué de plusieurs ensembles, Coba, comme d’autres sites mayas, regroupe une partie ville, une partie rituels, une partie royale. Chacun intelligemment pensé et relié selon un plan de succession et de damier.

Plane sur cette ville impressionnante oubliée et dévorée par la jungle, seulement redécouverte et ouverte au public en 1970, une aura de mystère.

Des fresques endommagées, des informations qui n’ont pu être vérifiées et des légendes mêlent les hypothèses quant à sa puissance à l’époque, son rôle stratégique dans les échanges. Il y a tant à découvrir et à lire.

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Reste qu’une journée semble à peine suffisante pour découvrir ce site sauvage de toute beauté. Un incontournable du Yucatan qui se mérite et qui séduit longtemps encore après l’avoir quitté.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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