Claudette Paquin décorée de l’Ordre des francophones d’Amérique

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Publié 19/03/2008 par Yann Buxeda

Mercredi dernier, Claudette Paquin a été décorée de l’Ordre des francophones d’Amérique. Une distinction créée il y a trente ans par le Conseil supérieur de la langue française. La cérémonie, qui s’est tenue à Québec, a réuni une centaine de personnes venues assister à la remise de cette distinction, qui couronne trente ans d’implication au sein du petit – mais vaste – monde de la francophonie canadienne minoritaire.

«En 15 secondes, je suis passée d’une surprise totale à une émotion profonde!» Quelques jours après avoir reçu l’Ordre des francophones d’Amérique, Claudette Paquin respire toujours la joie, comme si l’annonce avait été faite un quart d’heure plus tôt.

Comme elle le confiait à L’Express il y a quelques jours, cette distinction lui va droit au coeur mais se doit d’être accueillie avec «un maximum d’humilité.»

Dans le discours qu’elle a présenté à Québec, Claudette Paquin a notamment insisté sur la nature «collective de tout succès communautaire»: «En milieu minoritaire, il n’est pas de succès qui ne soit le fruit d’une intense collaboration.»

«Ces efforts et réalisations importantes pour l’Ontario français qui sont célébrées aujourd’hui le sont en mon nom, mais à mettre au crédit de toute une équipe.»

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«Tout le monde a travaillé très fort pour que TFO devienne ce qu’elle est aujourd’hui. Et en cette année du 400e anniversaire de la ville de Québec, c’est bien que la francophonie ontarienne montre sa vitalité et son dynamisme.»

C’est en 1978 que Claudette Paquin forge ses premières armes dans le domaine de la francophonie. Durant six ans, elle occupe le poste de chargée de programme au collège Georgian à Barrie. De son passage, l’établissement gardera un service d’éducation permanente et de développement communautaire en français.

Un premier pied à l’étrier qui l’amène, en 1984, à prendre la direction générale du Centre d’activités françaises de Penetanguishene, puis au poste de coordinatrice des services en français pour le ministère des Services sociaux et communautaires pour le comté de Simcoe, trois années plus tard.

Sur cette même période, Claudette Paquin conclut brillamment un baccalauréat en management et politiques publiques ainsi qu’en sociologie de l’Université d’Ottawa.

Au tout début des années 90, Claudette Paquin intègre TVOntario. Elle y occupera trois postes à responsabilité dans ses dix premières années de collaboration.

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D’abord Chef de la planification et de l’utilisation pour La Chaîne (1990-1994), elle prend la direction de la planification et des services de soutien et d’adjointe au directeur en chef (1994-1999), avant de devenir chef responsable des Relations du travail et des relations auprès des employés pour l’ensemble de TVOntario (1999-2000).

Mais c’est en juillet 2000 que son mandat renoue directement avec la francophonie, puisqu’elle devient directrice en chef de la chaîne francophone TFO.

Sous sa houlette, TFO prend son envol, devient indépendante en 2006 et déménage quelques mois plus tard dans ses propres locaux au centre ville de Toronto.

Pour la première fois dans l’histoire, les Franco-Ontariens contrôlent leur télévision publique, de la même façon qu’ils avaient obtenu, dix ans auparavant, le contrôle de leurs institutions scolaires.

Éducation, francophonie et journalisme, des passions que Claudette Paquin conjugue aujourd’hui, alors qu’elle est à la tête de l’Office des télécommunications éducatives de langue française de l’Ontario (OTÉLFO). Une entité qui représente tout de même un budget de 21 millions $ et un personnel de quelque 137 employés.

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Elle l’avoue d’ailleurs elle-même, «une job comme celle-ci demande du temps et il n’est pas toujours facile de concilier vie professionnelle et vie privée. Mais cette récompense, au-delà de tout ce qu’elle représente en termes d’accomplissements, est aussi un beau signal de la part d’amis qui auraient pu m’oublier avec tout ce travail! C’est essentiel de savoir que vos amis pensent à vous».

La candidature de Claudette Paquin avait été soumise au Conseil supérieur de la langue française par François Bergeron, éditeur associé de L’Express, en novembre 2007, avec la complicité de plusieurs amis de la directrice de TFO oeuvrant en Ontario français.

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