Claudette Jaïko au Conseil des arts

Responsable des arts franco-ontariens

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Publié 13/10/2009 par Vincent Muller

La réalisatrice et productrice Claudette Jaïko, bien connue du milieu artistique ontarien, vient d’être choisie comme nouvelle responsable des arts franco-ontariens. Elle succède à Éric Dubeau qui a quitté ce poste pour rejoindre la Fédération culturelle canadienne française au sein de laquelle il est à présent Directeur général.

Née à Toronto d’une mère franco-ontarienne et d’un père ukrainien qui a grandi en France et s’est installé au Canada en 1950, Claudette Jaïko a fait la plus grande partie de ses études en anglais en terminant par un baccalauréat en littérature française au Collège Glendon de l’Université de York.

Si elle a commencé sa carrière en tant que recherchiste, animatrice à la Radio de Radio-Canada elle s’est rapidement orientée vers la réalisation et la production cinématographique.

Son premier succès Deux voix comme en écho, sorti en 1987, est un documentaire évoquant deux visions de la réalité franco-ontarienne à travers son histoire et celle de son frère. Ils ont tous deux les mêmes souvenirs d’enfance à Penetanguishene mais lui ne parle plus que l’anglais alors qu’elle a conservé le français de ses origines.

Un an après la sortie de ce documentaire, elle a co-fondé la Nouvelle association des cinéastes franco-ontariens qu’elle a dirigée jusqu’en 1991. «C’est la première association de cinéastes franco-ontariens», souligne-t-elle, «Grâce à ça, les artistes ont vraiment pu être représentés auprès des organismes gouvernementaux et artistiques. C’est avec l’association que j’ai eu mon premier appui du Conseil des Arts de l’Ontario», se souvient-elle.

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Claudette Jaïko a également mis en place plusieurs ateliers cinématographiques destinés aussi bien à des professionnels qu’à des débutants tout en continuant d’oeuvrer dans la réalisation et la production de films et de documentaires.

Parmi ses nombreuses réalisations, on se souviendra du film Le gardien de la colline qui fut assez controversé. Ce documentaire datant de 1999 démystifie la fonction honorifique de président de la Chambre des communes en brossant un portrait de l’homme qui occupait ce poste.

Gilbert Parent, président à l’époque, n’appréciait pas l’image donnée de lui et avait demandé la censure de ce documentaire. La plainte n’avait finalement pas abouti.

Plus récemment, de 2002 à début 2007, elle a occupé le poste de productrice exécutive du Studio Ontario et Ouest de l’Office National du Film.

«J’admirais le Conseil des arts notamment parce que l’organisme offre des programmes pour tout le monde, dont les franco-ontariens peuvent aussi profiter, et des programmes spécifiques pour les franco-ontariens et les autochtones», livre-t-elle à L’Express.

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En poste au sein de cet organisme depuis lundi, elle nous fait part de ses premières activités en tant que Responsable des arts franco-ontariens: «Pour l’instant je suis entrain de prendre connaissance des dossiers et je vais bientôt devoir rencontrer les nombreux artistes et associations culturelles de l’Ontario. C’est très important d’établir le dialogue et de prendre le pouls de la communauté artistique, pour faire une bonne évaluation des besoins.»

Si elle ne peut pas encore donner beaucoup de détails concernant ses objectifs, elle met en évidence les défis à relever: «Contrairement à l’Acadie, les francophones en Ontario sont très dispersés, il y a la difficulté de se rassembler, même si on est deux ou trois fois plus nombreux.

De plus la francophonie ontarienne est très multiculturelle. Dans l’histoire, il y a eu plusieurs vagues d’immigration venant du Québec qui ont crée différentes cultures et il y a également tous les francophones venus de l’extérieur.»

«On est dans un contexte aux enjeux multiples, cela va au delà de la langue et de l’utilisation du français», ajoute Claudette Jaïko.

Venant tout juste d’entrer en fonction, elle semble néanmoins aborder sa nouvelle mission avec confiance, forte de ses expériences acquises autant dans la production artistique, que dans l’analyse de propositions d’artistes en tant que fonctionnaire ou dans l’administration d’organismes.

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