Claudette Gravel à la rencontre de l’Inde et de ses enfants

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 10/11/2009 par Annik Chalifour

Claudette Gravel, ancienne journaliste à la radio de Radio-Canada, artiste-peintre, photographe et écrivaine, expose une superbe série de 70 photos qu’elle a prises lors de son récent séjour en Inde, à la galerie Céline-Allard du 1er au 30 novembre. Nombre de visiteurs ont assisté mercredi au vernissage de l’expo-photos, intitulée Pour les enfants de Bénarès. La photographe dédie son exposition aux enfants «qui vivent et survivent» le long du Gange.

Les photos de Claudette Gravel nous parlent d’abord de l’intensité infinie de la vie à Vârânasî-Bénarès, ancienne ville sainte de l’hindouisme, située le long du Gange. Le Gange fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

Sur les ghâts du Gange, d’immenses marches qui mènent à l’eau sacrée, des centaines d’enfants, garçons et filles, y jouent, mangent, vendent des cartes postales et lampions fleuris, puis se baignent dans le fleuve.

Ils sont le reflet de la résilience de celles et ceux qui survivent miraculeusement à la misère éternelle.

«Les enfants de Bénarès sont exceptionnellement sensibles à la simplicité et à la beauté de la vie. Ils sont aussi très débrouillards et expérimentés», selon la photographe.

Publicité

Les photos illustrant le contexte de vie au bord du Gange sont absolument magnifiques. Ne serait-ce que par la luminosité unique et la sensation de grande paix qui s’en dégagent. Claudette Gravel s’est récemment vue décerner deux Mentions honorables par le Toronto Camera Club, pour deux de ses photographies prises en Inde.

Entre le rire et les larmes

Le séjour en Inde de Claudette était beaucoup plus qu’une promenade touristique, elle y a oeuvré comme bénévole auprès des Soeurs de Mère Teresa.

«J’ai joué sur la plage de Bénarès avec les enfants qui vivent et survivent dans la ville»: citation sur la vignette de l’une de ses photos, illustrant trois fillettes qui dansent en souriant, malgré leur maigreur, les pieds nus, cheveux en broussaille et vêtements déchiquetés.

En plein dénuement, les enfants de Bénarès semblent heureux. Plusieurs photos montrent des tout-petits qui expriment tout simplement leur joie d’être des enfants, vivant au jour le jour, presque sans souci…

Pourtant plusieurs visages montrent les traces d’une détresse qui ne part pas, avec un peu d’angoisse au fonds des yeux.

Publicité

Pour y pallier, les enfants en Inde reçoivent beaucoup d’affection de leurs mères, qui démontrent une grande fierté à leur égard.

«Les femmes en Inde sont très occupées simplement à nourrir et à prendre soin de leur famille, il reste très peu de temps pour le jeu. C’est important de comprendre que les femmes adorent leurs enfants et sont très fiers d’eux. Il m’est souvent arrivé qu’une mère veuille que je prenne son dernier né dans mes bras.»

Le regard de Claudette, sa joue posée contre la joue d’un petit de Bénarès, réfléchit la force d’une sérénité certaine.

Célébration du Gange

Vârânasî-Bénarès, site sacré situé du côté gauche du Gange, est la plus vieille ville de l’Inde. Elle réfère à la combinaison de deux rivières, le Varuna et l’Assi, qui traversent la ville du Nord au Sud.

Selon le rituel hindou, l’immersion dans le Gange lave le croyant de ses péchés et la dispersion de ses cendres dans le fleuve peut lui apporter une meilleure vie future.

Publicité

Les ghâts forment les plus grandes attractions de Bénarès. Des gens s’y rassemblent en grand nombre chaque jour pour se baigner, et prier dans les temples érigés sur les rives du Gange. Il y a en tout 84 ghâts.

«Qui n’a pas rêvé de s’y mouiller les pieds, peut-être même de s’y plonger en entier, pour «effacer les péchés d’une vie», écrit la photographe durant son séjour en Inde entre février et mai 2009.

«Parfois ils (les cadavres incinérés) remontent à la surface et on voit flotter une masse recouverte d’un linceul, la tête enveloppée d’un linge doré; ou une patte à la fourrure noire sortant d’un grand sac de plastique.

Tant de prières sont déposées sur ses berges, tant de cérémonies pour célébrer le Gange, Dieu et les dieux, appelées pûjâs, où on y verse du lait, du miel, de l’eau de rose, des épices, des colliers de fleurs», décrit-elle.

Pour les enfants de Bénarès

Publicité

Les remarquables photos de Claudette Gravel peuvent faire des cadeaux songés du temps des Fêtes. Les prix ont été fixés à 60$ pour les 8 x 10 et 8 x 12, et 35$ pour les 4 x 6 et 5 x 7 avec les encadrements.

50% du prix de vente des photos sera remis à Agir pour Bénarès (www.agirpourbenares.org), une organisation non gouvernementale française, qui aide les gens les plus défavorisés dans les rues de Vârânasî.

L’organisation fondée en 2005 par Michel Batlle, oeuvre dans les domaines social et médical. Elle vise à soutenir les initiatives locales et à créer des dispensaires de rue entièrement gratuits et conçus pour la population démunie de Bénarès.

Claudette Gravel offrira un atelier gratuit sur le bénévolat, samedi 21 novembre de 14h à 16h, à la galerie Céline-Allard.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur