Cinéma : Une suite nuancée pour Frozen

Il y a six ans, Disney frappait un grand coup avec Frozen (La Reine des Neiges), un film inspiré de l’ambiance hivernale d’un conte d’Andersen pour illuminer Noël sur grand écran.

En 2013, la magie de la glace, la mise en abîme de la fraternité et de l’amitié révélaient un film bien construit et une histoire bien pensée, qui a battu les records d’entrées pour un film d’animation dans le monde entier.

Ce phénomène, devenu planétaire lorsque le long métrage a remporté l’oscar du meilleur film d’animation en 2014, et la chanson Let It Go l’oscar de la meilleure musique de film, ne devait pas s’arrêter là pour les réalisateurs Chris Buck et Jennifer Lee, qui en ont fait une suite.

L’origine des pouvoirs d’Elsa

Dans Frozen 2, on remonte le temps jusqu’à trouver l’origine des pouvoirs de la reine Elsa, suivie une fois de plus de ses fidèles compagnons: sa soeur Anna, Olaf le bonhomme de neige, Sven le renne et Kristoff, qui viennent à sa rescousse.

Le synopsis se déroule en automne à Arendelle. Elsa est torturée par une voix entêtante, tandis que le royaume subit un désastre poussant les habitants à fuir leur foyer. S’enchaîne un parcours dans le passé et le présent, ponctué de nombreuses péripéties.

Tout est réalisé par Disney pour créer un équilibre entre deux publics, enfants et adultes. Néanmoins, le scénario entrecoupé de nombreux chants marque beaucoup moins les esprits.

Une animation de haute qualité

Les studios Disney en mettent encore plein la vue, avec des animations bien menées, un univers créé et imaginé avec beaucoup de finesse, et des effets spéciaux époustouflants.

En s’inspirant des couleurs de l’automne, des paysages scandinaves et leurs mythes, le visuel et la technique sont d’une grande prouesse.

Les chansons écrites et composées par Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez, comme dans le premier opus, sont de qualité. Libérée, délivrée trouve son équivalence dans la chanson Dans un autre monde qui fait déjà beaucoup parler.

Ce soin accordé à l’animation vient quelque peu faire oublier le défaut du scénario, sans nous convaincre pour autant.

Féminisme et morale assumés

Dans La Reine des Neiges, ce n’est pas une mais deux princesses que Disney met en avant, en faisant le pari de les rendre indépendantes, dans le sillage de Rebelle ou Vaiana.

La perte de leurs parents a rendu plus fortes les deux jeunes filles, qui prennent des risques pour mettre en lumière leur passé et conduire leur royaume.

À leurs côtés, Kristoff n’est pas le prince charmant rêvé. Il est même tout l’inverse. Et Olaf, le désormais célèbre bonhomme de neige, passe son temps à encenser les princesses, tout en se moquant de l’amoureux d’Anna.

Disney prend le pari de tirer de chacun de ses films une morale. Ici, ce qui est mis en avant, c’est le fait de pouvoir rattraper les erreurs du passé dans l’avenir: un beau message qui mérite d’être entendu.

Frozen 2 est un film jeune public, familial, à voir en salle durant cette période de fêtes, même si le premier Frozen reste le meilleur.