Cinéma: Joaquin Phoenix est grandiose dans Joker

Joaquin Phoenix dans le rôle du Joker
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Publié 10/10/2019 par Emma Couffin

Joker a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise en septembre. Présenté au TIFF, le film de Todd Phillips, sur les origines du célèbre ennemi de Batman, était très attendu du public canadien. Et pour cause: Joaquin Phoenix incarne à la perfection un Joker torturé. 

D’Arthur Fleck au Joker

La scène se déroule à Gotham, en 1980. Arthur Fleck est un homme misérable, travaillant comme clown dans une compagnie miteuse de la ville où il passe son temps à échapper aux voyous qui veulent le mettre à terre.

Arthur Fleck travaille dans une compagnie de clowns à Gotham.

En sortant du travail, il rentre chez sa mère dont il s’occupe nuit et jour. Elle est son seul entourage et sa seule sécurité, dès lors que tout le monde le prend pour un fou.

En effet, tout juste sorti d’un établissement psychiatrique, Arthur connaît un mal grandissant. Son trouble neurologique, le faisant éclater de rire à des moments inopportuns, a fait de lui un reclus de la société, une bête de foire ou, pire, un invisible. Alors, comme il ne peut le vivre, Arthur rêve. Il s’imagine être l’invité du plateau télé du légendaire Murray Franklin (Robert De Niro) et se donner en spectacle.

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Le jour où son patron lui donne un pistolet pour l’aider à affronter les jeunes qui le tabassent, Arthur hésite, puis franchit le cap. C’est la première étape de l’ascension du Joker.

Cesar Romero, Jack Nicholson, Heath Ledger et maintenant Joaquin Phoenix ont interprété le Joker.

Le portrait d’un anti-héros traité tout en finesse

Todd Philipps a joué la carte de l’originalité en mettant en scène l’homme avant l’anti-héros, de façon réaliste et sans fioriture.

Avec quelques scènes violentes justement choisies, le film progresse à mesure qu’Arthur se perd dans ses désillusions et espoirs déchus, le menant à la folie pure.

L’évolution du Joker est traitée tout en finesse et subtilité. Certains faits sont simplement suggérés, laissant place à l’imagination du spectateur: est-ce réellement arrivé ou le Joker l’a-t-il entièrement imaginé?

Le Joker

Une interprétation unique d’un Joker torturé

Ce qu’on retiendra par-dessus tout, c’est la performance.

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Lorsqu’il prend conscience qu’il est à l’origine d’un immense mouvement de contestation sociale, Arthur sort de l’invisibilité et prend confiance en lui. L’évolution du personnage est interprétée à la perfection. Le clown joue avec sa folie: tantôt l’homme apparaît déchaîné, incontrôlable, tantôt il est sage et raisonné devant la psychologue.

Joaquin Phoenix est transformé, époustouflant, livrant un Joker d’abord pathétique, puis intimidant, puissant, invincible. À mesure que le sourire du Joker s’élargit et que sa folie apparaît dans toute sa splendeur, le spectateur passe de l’empathie pour le clown misérable à la peur d’un tueur fou.

Nous l’avions déjà vu empereur sanguinaire dans Gladiator, amoureux transi dans Her. Mais, ici, Joaquin Phoenix nous livre, sans aucun doute, sa meilleure interprétation (comme Heath Ledger avant lui dans le même rôle). Le Joker n’a jamais été si torturé et gracieux à la fois: il danse, se désarticule, et rit à pleins poumons.

Le Joker danse

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