Clown aux yeux doux et tristes, la tête encadrée par deux touffes de cheveux en houppette, son physique rondouillard lui valait rarement des rôles de jeune premier. À la place, Jacques Villeret a prêté ses traits à des personnages de grands timides maladroits, de paysans au grand coeur ou encore de souffre-douleurs naïfs et simples d’esprit.
Vêtu d’un costume d’extraterrestre pour les besoins de La Soupe aux choux, coiffé d’un chapeau de calife dans Iznogoud, handicapé mental dans L’Été en pente douce, Jacques Villeret a donné vie à une galerie de personnages attachants, portés par la grâce. Tous avaient en commun une belle âme, même s’ils n’étaient pas forcément les héros de l’histoire ou bien encore les séducteurs de ces dames.
Pour sa 9e édition, le festival de films francophones Cinéfranco, qui se déroule cette année du 31 mars au 9 avril, a choisi de rendre hommage au grand acteur et comédien populaire français, décédé en janvier 2005. La fondatrice, directrice et programmatrice de Cinéfranco, Marcelle Lean, avoue volontiers fonctionner aux coups de cœur. C’est elle qui a sélectionné deux films-phares mettant en scène un Jacques Villeret au mieux de sa forme.
Tout le monde se souvient du fameux Dîner de cons en 1998. Le comédien y incarnait François Pignon, un fonctionnaire, petit par sa taille, grand par sa bêtise, qui avait pour particularité de vouer une passion illimitée aux sculptures en allumettes.
«C’est un grand classique et je vous avoue que, de temps en temps, j’aime bien le revoir. Je ris toujours», déclare Marcelle Lean au sujet de ce premier film. Je trouve que Le Dîner de cons fait connaître le personnage de Jacques Villeret dans ce qu’il a de candide et d’un peu naïf.»