Le film Ésimésac était projeté vendredi soir au cinéma Le Royal pour l’ouverture du festival Cinéfranco. Son réalisateur Luc Picard était présent, et nous a accordé un entretien, l’occasion pour nous de revenir sur son film et sur ses futurs projets.
Adapté d’un conte de Fred Pellerin, Ésimésac est la deuxième collaboration entre les deux artistes. Si les deux contes se déroulent dans le même village, St-Élie-de–Caxton, et avec les mêmes personnages, le deuxième n’est pas la suite du premier. C’est simplement une nouvelle légende de ce village qui tient à cœur au conteur Fred Pellerin.
Entre individualisme et collectivisme
Pour résumer l’histoire en quelques mots, la famine frappe St-Élie-de-Caxton. Ésimésac, né à 25 ans et dernier enfant d’une famille nombreuse, prend les choses en main pour améliorer la situation du village. Si sa première idée est de cultiver un jardin communautaire, bientôt le projet d’un chemin de fer et d’une gare prend le dessus.
La fable raconte ainsi les tensions entre les intérêts privés et collectifs. Une problématique bien contemporaine, comme nous l’explique Luc Picard: «c’est la métaphore entre l’individualisme et le collectivisme. Le village crève de faim, c’est comme la société d’aujourd’hui où l’on sait que l’écart entre les riches et les pauvres ne fait qu’augmenter.»
Le rendu esthétique du film est réussi et l’univers du conte est bien retransmis en image. Un aspect qui peut paraître difficile lorsque l’on sait qu’un conte est basé sur l’oralité.