Cinéfranco: des femmes devant et derrière la caméra

«Les réalisations et les prestations sont formidables», selon les dires de Marcelle Lean, fondatrice et directrice artistique du festival torontois Cinéfranco, qui débute ce vendredi 10 avril au cinéma Bloor Hot Docs.

Pour sa 18e édition, le festival promet d’être riche en émotions. Peut-être plus encore cette année puisqu’il est placé sous le signe de la féminité.

Réalisatrices et actrices francophones de renom seront mises en lumière lors de cette édition. Micheline Lanctôt, Kahouter Ben Hania, Catherine Deneuve, Isabelle Carré, entre autres, s’illustreront devant et derrière la caméra tout au long de la programmation.

22 longs métrages, 7 courts, des projections gratuites en présence des réalisateurs, une table ronde sur le thème «Un court métrage, ça sert à quoi?», le plus grand festival du cinéma francophone au Canada anglais ravira, une fois de plus, les cinéphiles et francophiles de Toronto.

La chasse aux films

Pour satisfaire tous les amoureux du cinéma, la programmation a été concoctée par une équipe de passionnés. C’est une véritable chasse au trésor qui s’organise en amont de Cinéfranco.

Marcelle Lean et son équipe sillonnent les festivals, les salles de cinéma de Paris, Berlin ou Namur et épluchent les magazines spécialisés. «On ne travaille pas sur une thématique particulière, c’est plus une errance, une combinaison d’explorations qui nous permet d’arriver à cette programmation», nous explique la fondatrice du festival.

Et comme le hasard fait bien les choses, «une fois la sélection faite, on voit un fil conducteur se dégager. Cette année, on avait beaucoup de films réalisés par des femmes, sur des personnages forts et merveilleusement interprétés par des actrices extrêmement douées».

Cinéfranco présente donc des films aux origines variées: la Belgique, la Tunisie, La France, le Maroc et les Émirats.

Beaucoup de réalisations sont françaises et il y a peu de longs métrages canadiens à l’affiche. En cause: le cinéma TIFF Bell Lightbox de Toronto – que Marcelle Lean adore par ailleurs – qui diffuse très rapidement ces films.

Pour pallier à ce manque, Cinéfranco s’est associé avec La tournée du cinéma québécois.

«Ce partenariat m’a permis de mettre la main sur des films qui sont des primeurs comme Autrui de Micheline Lanctot et Les maîtres du suspense de Stephane Lapointe. On donne ainsi l’occasion aux spectateurs de voir des films inédits», nous dit Marcelle Lean.

Dans le cadre de ce partenariat, sera aussi présentée toute une série de courts métrages canadiens le samedi 18 avril.

Un programme de choix

De l’amour, des comédies, des polars: la programmation du festival est éclectique et riche en émotions.

Pour l’ouverture, Cinéfranco diffusera le film Tokyo Fiancée, une comédie romantique de Stefan Liberski. On suit le retour d’Amélie dans son pays natal: le Japon. Elle nous entraîne au cœur des aventures de sa vie amoureuse.

Marcelle Lean nous confie que c’est un de ses coups de cœur cette année et qu’elle voulait «le partager avec les spectateurs».

Pendant les neuf jours que dure le festival, les spectateurs auront l’embarras du choix. Les cinéphiles se régaleront des comédies mises à l’honneur.

Par exemple Les vacances du Petit Nicolas, adapté de la série de livres Le petit Nicolas et qui était déjà à l’affiche du festival jeunesse, ravira les enfants comme les parents.

Ou encore Barbecue d’Éric Lavain, sur l’histoire d’Antoine, un quinquagénaire qui décide de bien profiter de la vie, qui est un film à dévorer entres amis.

Les polars auront aussi une belle place. On retrouve deux fois Guillaume Canet dans cette section. Avec La prochaine fois je viserai le cœur et L’homme qu’on aimait trop, le Français brille aux côtés d’actrices tout aussi renommées et talentueuses, comme Catherine Deneuve et Adèle Haenel.

Et pour clôturer le festival, la programmation reste à l’heure française. En effet, L’art de la fugue de Brice Cauvin, qui sera présent pour son film, vient tout juste de sortir dans les cinémas français.

Pour Marcelle Lean, c’est un «double plaisir de présenter ce film. D’abord pour le réalisateur qui est un de mes amis et aussi pour la distribution qui est brillante».

Comme le but de Cinéfranco est de rendre accessible le cinéma francophone au plus grand nombre, les tarifs sont plus qu’abordables. Comptez 60 $ pour le laissez-passer du festival. Plus d’hésitations à avoir: faites chauffer le pop corn!