Cinéfranco à la fin novembre: 17 longs métrages et des conversations en ligne

Cinéfranco 2020
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Publié 06/11/2020 par François Bergeron

Son festival jeunesse a été torpillé par la grève des enseignants en février.

Sa tournée de films québécois a été annulée en avril à cause de la pandémie.

Vers la fin de l’été, Marcelle Lean, la fondatrice et directrice de Cinéfranco, pouvait espérer réussir à présenter son volet principal au cinéma Hot Docs de la rue Bloor cet automne… mais non, la deuxième vague la force à rester en ligne.

«2020 est vraiment catastrophique pour tout le monde, notamment pour le milieu artistique», dit-elle en entrevue à l-express.ca. «Toutes ces annulations de spectacles, concerts, films nous ont coupés de nos publics.»

marcelle lean Cinéfranco
Marcelle Lean

Sur Eventive

C’est ainsi que le 23e Festival international du film francophone de Toronto – Cinéfranco pour les intimes – présentera 17 longs métrages, 2 programmes de courts métrages, ainsi des conversations et des panels sur la plateforme Eventive, du vendredi 20 au samedi 28 novembre.

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Chaque film acheté avant ou pendant le festival sera disponible pendant 48 heures du 20 au 30 novembre, à partir de sa date de mise en ligne dans la programmation. Ce système avantage les films programmés en début de festival, un détail que les organisateurs n’avaient pas remarqué…

Cette dématérialisation permet au festival torontois d’espérer étendre son rayon d’action à travers tout le Canada. C’est sur www.cinefranco.com qu’on peut acheter les billets et passeports. «Le passeport de 5 films pour 40$ est le plus populaire jusqu’à maintenant», indique Marcelle Lean.

Films de toute la francophonie

Le programme de Cinéfranco 2020 comprend des longs métrages de Belgique, du Canada, de France, du Liban, du Sénégal et du Maroc, reflétant donc la diversité du monde francophone.

Le festival célèbre également les cinéastes de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick avec le retour des programmes populaires Courts toujours.

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«En cette année mémorable, pleine de défis pour tous, l’équipe de Cinéfranco a le bonheur et le privilège de pouvoir continuer à présenter le meilleur du cinéma francophone canadien et international à son public», a déclaré Marcelle Lean.

«Pendant la pandémie, nous sommes restés en contact avec notre communauté en présentant des films et des conversations en ligne, et nous sommes impatients de toucher de nouveaux publics à travers le Canada pendant ce Festival.»

Le Québec se sépare!

En ouverture, Cinéfranco présente «un programme double d’ombre et de lumière»: une comédie française sur une erreur d’identité, Belle fille, de Méliane Marcaggi, et un thriller psychologique québécois, Mont Foster, du réalisateur Louis Godbout.

La programmation canadienne comprend la comédie multilingue (français, cri, anglais) Québexit, de Joshua Demers, dans lequel la construction d’un oléoduc interprovincial mène à la réussite du troisième référendum sur la souveraineté du Québec!

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Dans Vacarme, le premier long métrage de la Québécoise Neegan Trudel, une jeune fille placée dans un foyer de groupe subit la mauvaise influence de sa cochambreuse et se rebelle contre les règles strictes de l’institution.

De Gaulle

À ne pas manquer: De Gaulle, de Gabriel Le Bomin, avec Lambert Wilson dans le rôle-titre, fait un portrait saisissant de l’homme, du mari et du père à l’époque historique de l’invasion allemande et de son départ pour Londres en juin 1940 pour diriger la Résistance française.

La jeune actrice transgenre Mya Bollaers brille dans Lola vers la mer – un des «coups de coeur» de Marcelle Lean – du réalisateur belge Laurent Micheli, sur la relation difficile d’un père avec son fils qui veut devenir une femme.

Présentée en partenariat avec ARGANA (l’Association des femmes maroco-canadiennes) et AMDT (l’Association des Marocains de Toronto), la comédie Ta mère!, basée sur une histoire vraie, bouleverse les traditions marocaines.

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Courts métrages

«À la demande générale», le programme de courts métrages est de retour en partenariat avec Ontario Créatif en partenariat avec Le Labo et le FRIC (Front des réalisateurs indépendants du Canada).

Courts toujours N°1, le 23 novembre, présente quatre courts et moyens métrages de réalisateurs de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, tandis que Courts toujours N°2, le 25 novembre, présente 12 petits films provenant de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick.

«L’art du court métrage est très difficile», remarque Marcelle Lean: «il faut distiller en peu de temps beaucoup d’information, d’action et d’émotion.»

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Un documenteur

Le film de clôture, Nadia, Butterfly, met en vedette la championne Katerine Savard dans le rôle de Nadia, qui décide de se retirer de la natation professionnelle après les Jeux olympiques pour échapper à une vie rigide de sacrifices. Le réalisateur québécois Pascal Plante est lui-même nageur de compétition.

Le même jour, Cinéfranco présente aussi Au nom de la terre, un drame sur le «retour à la terre» de certains jeunes, le succès-surprise du box-office français en 2019, et Tout simplement noir, un «documenteur» (un faux documentaire) qui s’attaque au racisme tout en se moquant du politiquement correct.

Ça coûte cher

La location de la salle étant la plus grosse dépense du festival de cinéma, le présenter en ligne coûtera moins cher cette année. Mais la diffusion des films sur le web n’est pas gratuite: d’autres droits de distribution s’appliquent, il faut payer la plateforme, et Cinéfranco doit maintenir une petite équipe d’organisation, de production et de promotion.

Même si plusieurs commanditaires publics et privés continuent de soutenir le festival torontois, Marcelle Lean assure que demander aux cinéphiles de payer pour les films présentés au festival – comme ils auraient payé pour les séances en salle – est nécessaire pour permettre à l’événement de faire ses frais.

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La pandémie se prolonge, rendant incertain le sort du festival jeunesse 2021 de Cinéfranco, en février. «Nous pouvons le faire en ligne lui aussi, mais en salle de cinéma cela faisait une sortie en français et une expérience plus riche pour les élèves», regrette la fondatrice.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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