Cinéclub à Richmond Hill

Le film français comme objet d’étude

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Publié 20/06/2006 par Marta Dolecki

Rob Cummins et les compagnons de son groupe d’étude attendent avec impatience d’aller voir leur prochain film en français, Vis, vas et deviens, du réalisateur Radu Mihaileanu. Le long métrage sera présenté le lundi 26 juin prochain au cinéma Silver City, à Richmond Hill.

Ils ne sont pas vraiment des professionnels de l’industrie, pas plus que des férus de septième art. Ils ne finissent non plus une thèse de maîtrise en cinéma. Simplement, le fait de visionner des grands succès du box-office comme Joyeux Noël ou C.R.A.Z.Y. les aide à améliorer leur français.

Armés d’un stylo et d’un bloc-notes, ces élèves studieux et désireux de mieux maîtriser une langue seconde deviennent donc des critiques d’un soir. Quand la salle se retrouve plongée dans l’obscurité et que le film commence, ils relèvent les mots, les expressions idiomatiques qu’ils ne comprennent pas forcément et sur lesquels ils voudraient revenir par la suite.

Une fois la projection terminée, tout ce petit monde se réunit au restaurant du coin pour discuter, échanger leurs idées autour du film qu’ils viennent tout juste de visionner. Ils sont encadrés par une ancienne professeur d’immersion française, Lise Boily. Cette dernière, qui se justifie de 10 ans d’expérience en enseignement, les aide à mieux articuler leurs pensées, le tout en français s’il vous plait!

Rob Cummins est enchanté. De telles rencontres informelles permettent à ce francophile invétéré de peaufiner son français autour d’une bière et entre collègues qui partagent le même intérêt que lui. Il n’a pas besoin de débourser 20 $ pour prendre des cours du soir ou encore, de s’encombrer de leçons chez un particulier. Un ticket de cinéma lui suffit.

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Dans le cadre du Festival International de films de Toronto (FIFM), Film Circuit, une division du FIFM, offre aux salles de cinéma situées en région, principalement, dans le nord de l’Ontario, l’accès à toute une programmation de longs métrages récents, certains connus, d’autres moins, qui ont fait leur chemin sur le marché du film au pays. En juin 2004, la Ville de Richmond Hill est venue s’ajouter à la liste des municipalités qui font partie de ce circuit.

Depuis, tout le monde gagne au change. Dans le cadre du nouveau programme, le cinéma Silver City accueille toute une palette de films tels Carnets de Voyage, Les Ballets Russes, Un Long dimanche de fiançailles ou encore J’ai serré la main du diable qui met en images le témoignage du général Roméo Dallaire.

Les cinéphiles n’ont plus besoin de faire une heure de route pour se rendre à Toronto. La programmation, quant à elle, essaie de prendre en compte la diversité ethnique des différentes communautés qui vivent et travaillent à Richmond Hill. Des films français sont eux aussi projetés plusieurs fois dans l’année. Rob fréquente les salles de cinéma plus souvent et, à chaque fois, en ressort en ayant appris quelque chose.

La cohésion et l’atmosphère de franche camaraderie qui règne au sein de son groupe a peu a peu alimenté le désir de vouloir pousser l’expérience plus loin.

Depuis le mois de septembre dernier, la petite dizaine de francophiles aguerris, Rob en tête, se retrouve chez Lise Boily tous les lundis soirs, à raison de deux heures par semaine, pour une leçon bien particulière. Ici, pas de livres de grammaire, ni de Bescherelles, encore moins de dictionnaires entassés sur le coin de la table. On converse librement et sur tous les sujets possibles.

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«C’est un groupe qui cherche surtout à socialiser et à converser en français, fait valoir Lise Boily. Nos rencontres sont très informelles et j’en suis ravie. Le sujet arrive sur la table un peu au hasard. La dernière fois, nous avons parlé d’expressions idiomatiques qui contenaient des noms d’animaux: ‘‘être têtu comme un âne’’, ‘‘avoir un chat dans la gorge’’. C’était assez nouveau pour eux», justifie l’enseignante.

Quant aux films canadiens et étrangers présentés à Richmond Hill, «ils donnent une opportunité d’entendre du français autre que ma voix et ça, la plupart de ces francophiles n’en n’ont pas vraiment l’occasion, remarque Mme Boily. A chaque fois qu’il y a un film avec un peu de dialogue en français, on saute sur l’occasion, on se réunit, on forme un groupe et on y va!», s’exclame-t-elle avec enthousiasme.

Pour plus d’informations sur les films projetés à Richmond Hill dans le cadre du programme Film Circuit, Contactez Michelle Zikovitz au (905)-787-1441, poste 222.

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