Chevaux!

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Publié 04/12/2007 par Pierre Léon

Une histoire de cheval, elle est forcément bête. Mais celle-là est plus tordue que toutes celles que je connaissais, parce qu’elle procède d’un calembour idiot.

C’est une devinette: Pourquoi le cheval est-il le plus rapporteur de tous les animaux?

Bon. Il faut se rappeler que «rapporter», c’est aller moucharder, dénoncer un copain à l’école, par exemple. La réponse suppose une prononciation populaire et familière où: Je vais devient Je vas, prononcé vite et mal, «chfa». Alors on comprend la réponse: C’est un rapporteur parce que: Cheval dire à ma mère !

Je vous entends (Ha! Ha! Ha! N’est-ce pas Charles?).

En voici donc une autre (vraie). C’est celle du gars qui joue aux courses et qui a aussi une copine. La nuit, il en rêve et dit tout haut son nom dans ses rêves.

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Sa femme lui demande alors:
– Qui c’est, cette Janine dont tu rêves tout haut?
– Ah! Oui, c’est un cheval, sur qui je joue aux courses.

Le soir, le monsieur rentre chez lui et son épouse lui dit:
– Ton cheval a téléphoné!

Mais revenons aux choses plus sérieuses. Les paléontologues vous racontent que l’ancêtre du cheval, l’Eohippus, a fait son apparition dans les forêts du Paléocène.

Au départ, il paraît que ce cheval avait la taille d’un mouton et qu’il possédait des orteils. Dans la forêt, ça allait bien. Mais, curieux et remuant, il est allé courir dans les prés. Là, le sol était plus dur que dans les bois, c’est pourquoi il s’est mis à avoir des sabots. Et puis à force de manger de l’herbe, il a grandi. Ça paraît simple, mais ça a pris du temps.

Comme il ne faisait pas très chaud dans les forêts du Paléocène, certains de ces ongulés sont allés en Afrique pour se faire bronzer. Mais le soleil leur semblant trop fort, ils se mirent donc à l’abri sous des branchages. Si bien qu’ils n’ont pas bronzé uniformément. Leur peau était devenue toute rayée. C’était très bête. C’est pourquoi on dit maintenant «faire le zèbre» pour signifier «faire l’idiot» !

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Par la suite, toute l’antiquité chinoise, grecque romaine, égyptienne et d’autres, se sont mises à fantasmer sur cet animal impétueux. On en a fait un être mythique, depuis Pégase, cheval ailé, monture de Bellérophon (qui devait avoir bel air, au fond) jusqu’aux hommes chevaux, tels les centaures de Thessalie. Sans parler du Cheval de Troie qui arrive quatre à quatre, en cinq secs dans la fabulation grecque.

Buffon disait: «Le cheval est la plus noble conquête de l’homme». Les indiens ne le connaissaient pas avant l’arrivée des pionniers. La conquête du Mexique par les Espagnols en a été facilitée. Les Aztèques ont cru que les conquistadors avaient des animaux fabuleux et se sont laissés massacrer par des guerriers venus avec des êtres d’une autre planète.

Questions de linguistique: pourquoi dit-on une boucherie chevaline, des courses hippiques et une fête équestre? Et pourquoi est-on à cheval sur les principes? À vous donner une fièvre de cheval!

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