Chaussez vos patins

Le Canada est un beau pays d’hiver, de patinage et de châteaux de neige. Toutefois, l’hiver torontois 2010 est si doux qu’en ce mois de mars, on peut racler les feuilles automnales oubliées sur la pelouse. Mais n’escamotons pas les plaisirs de l’hiver et sortez vos patins de l’armoire. On n’a quand même qu’un hiver par an.

L’enfant inscrit dans le rythme des saisons l’histoire de sa vie. Il se souvient qu’il est allé à la plage pour essayer son nouveau cerf-volant, les odeurs des feuilles mortes fraîchement tombées se sont gravées dans sa mémoire olfactive, la fois où il a attrapé au vol des flocons de neige dans sa bouche sont autant de souvenirs qui se placent dans le temps.

Les saisons ne sont pas seulement un mot, mais une période qui apporte des sensations différentes.

Motricité globale

L’hiver nous invite à découvrir de nouvelles sensations, de nouveaux jeux. Les sports d’hiver font appel à notre esprit et à notre corps.

Il est à noter justement que le premier aspect du développement global que l’enfant doit exercer est sa motricité globale. Cette habileté consiste à faire bouger les grands muscles de son corps. Le bébé pleure, babille et s’amuse en bougeant ses jambes et ses bras.

Il stimule ainsi le tonus, la flexibilité et la coordination de ses membres supérieurs et inférieurs qui seront utiles plus tard pour marcher.

L’enfant sait se mettre en situation pour expérimenter tous les mouvements de son corps. Laissez-le jouer aux blocs couché à plat ventre, rouler dans la neige, grimper seul sur une chaise ou se glisser dessous.

Ainsi, il apprend la portée de chacun de ses gestes. Il apprend à mesurer la force de chaque partie de son corps et détermine ainsi lui-même ses limites.

Bouger et jouer

Pour l’enfant, le plaisir du sport est dans le mouvement. Bouger est ce qui anime le jeune. Que ce soit une activité individuelle ou en groupe, en autant qu’il bouge, il s’amuse et il est heureux.

Jouer doit rester une activité ludique qui apporte du plaisir. Si les règles du jeu sont trop difficiles et trop rigides, l’enfant y perd sa motivation et son intérêt. Apprendre à patiner parce que nos pieds glissent est très amusant.

Jouer au hockey et se faire semoncer pour les chutes n’apportent plus de plaisir et l’enfant aura tendance à vouloir abandonner plutôt que de se perfectionner.

Jeux compétitifs

Il faut savoir que le plaisir de la compétition ne commence à se développer chez l’enfant qu’à partir de 5 ans selon le pédopsychologue Otto Weininger. Avant cet âge, l’enfant est beaucoup axé sur lui-même pour développer ses propres repères et construire son estime de soi. Il aime jouer avec ses pairs, se comparer et apprendre de ses compagnons, mais il n’est pas rendu à accepter de perdre, surtout devant les autres.

C’est pourquoi l’adulte doit consoler des chagrins lorsqu’il lance «qui mettra son habit de neige en premier». Le gagnant y augmentera son estime de soi. Le perdant, lui, n’a toutefois pas appris à aller plus vite.

De plus, il est triste de son propre sort et constate avec amertume ses incapacités. Certains diront que l’enfant doit apprendre à perdre pour foncer davantage dans la vie, mais il faut simplement se souvenir à quel stade de développement il est rendu.

Athlète

Tous les participants des Jeux olympiques de Vancouver vous répéteront qu’ils ont du plaisir à pratiquer leur sport et que c’est dans le plaisir qu’ils ont découvert leur passion. Le plaisir n’occulte pas l’effort. Au contraire, il stimule le désir d’aller plus loin pour soi.

Le sport peut être une carrière au même titre que la géologie ou l’ébénisterie. Il faut simplement que le jeune ait été mis en contact avec cette activité.

Les Jeux olympiques ont été une belle occasion pour votre athlète de découvrir de nouveaux sports, de pratiquer des activités sportives, de prendre de l’air frais dehors pour oxygéner son cerveau. Sortez les patins et en attendant les grands froids, allez visiter les patinoires intérieures de la ville.