Maurice Henrie cultive depuis longtemps le genre bref: nouvelles, récits, réflexions. Avec Petites pierres blanches, son seizième ouvrage, il aborde une fois de plus ses sujets de prédilection: folie du monde moderne, nostalgie du passé, observation de la nature, goût du voyage, absurdité de la vie. L’ouvrage renferme 44 nouvelles regroupées sous sept thèmes: voyages, humour, quotidien, culture, ami/amour, insolite, réflexions.
Dans la nouvelle intitulée Transition, l’auteur décrit la visite d’un homme chez le psychiatre. Le client se confie et explique son état d’inconfort. Le psy écoute. Le client analyse minutieusement son comportement. Le psy écoute. Le client met le doigt sur la cause de son malaise. Le psy répond que «c’est bien cela…», puis que la séance est terminée. «Nous nous reverrons la semaine prochaine… Mes honoraires? Ne vous inquiétez pas: ils seront moins élevés que le sont les vôtres!»
Dans un texte, l’auteur confirme ce que le lecteur a déjà compris, à savoir qu’on vit «dans un univers complexe où le nombre de règles et de prohibitions sociales est en progression constante». Dans Chansons, le nouvelliste passe allègrement du Dies Irae aux artistes qui vivent de Nashville, en n’oubliant pas Robert Charlebois, pour dresser un survol de chants/chansons de toute une vie, celle d’un être né avant le milieu du siècle dernier.
Le bonheur est un thème éternel de la littérature. Maurice Henrie en traite avec une rare simplicité lorsqu’il décrit la vie de Bernie, cet homme qui a toujours l’air content.
«Content de quoi au juste? Content de tout. Y a pas de guerre, y mouille pas, je ne suis pas malade, pis j’ai ben déjeuné, à matin.» Le bonheur tient à se peu de choses.