Une trentaine d’années plus tard, toujours rien sur le soi-disant risque pour la santé des lignes à haute tension. Mais de plus en plus de données démontrent l’impact très fort — et durable — qu’une poignée d’annonces alarmistes ont eu… sur la peur.
Contrairement à une certaine croyance populaire, il n’y a en effet jamais eu d’études solides associant cancer avec la proximité des lignes à haute tension. Les effets des ondes électromagnétiques sont connus depuis des décennies et solidement documentés en médecine et en biologie.
Il a pourtant suffi, à la fin des années 1980, de quelques chercheurs et de quelques reportages, pour déclencher une légende qui continue de rôder.
Électro-paranoïa
Le site Retro Report, qui se donne pour mission de revenir sur des nouvelles du passé, était ainsi revenu en 2014 sur deux noms qui furent au coeur de «l’électro-paranoïa» de l’époque.
L’épidémiologiste David Savitz, l’auteur de la première étude, en 1987, laissant planer la possibilité d’un taux accru de cancers chez les enfants, et surtout, le journaliste Paul Brodeur. Ce dernier fit de ce sujet son cheval de bataille jusqu’en 1992 et publia plusieurs reportages qui campèrent le décor d’une triade maléfique : lignes à haute tension, enfants et leucémie.