À l’image de ce titre d’un article d’Internet, c’est bien souvent ainsi que l’on perçoit Cézanne, le «maître d’Aix», ville de sa naissance en 1839 et de son décès en 1906, en conjuguant en quelque sorte le début et la fin de sa carrière, et en oubliant une partie de son existence.
Une biographie
Pour mettre Cézanne à sa vraie place et saisir les complexités de sa vie, nous disposons d’un ouvrage très complet de la collection Les Grandes Monographies, Cézanne par John Rewald, Flammarion, relié, 288 pages, de très nombreuses illustrations en noir et surtout en couleur. John Rewald (1912-1994), docteur ès Lettres de la Sorbonne, était une expert mondialement reconnu de l’impressionnisme et du postimpressionnisme, et spécialiste de Cézanne.
On peut, pour donner un aperçu global de l’ouvrage, regrouper les 25 chapitres qui suivent pas à pas le périple de Cézanne, en trois grandes parties, sa jeunesse à Aix, ses séjours parisiens, son retour en Provence. Nous suivrons ce découpage sommaire et le lecteur qui ne manquera pas de s’intéresser à cet artiste exceptionnel n’aura qu’à se reporter au livre pour en connaître les détails.
La jeunesse
On peut relever deux ou trois faits marquants de la prime jeunesse de Paul Cézanne, fils d’un banquier qui n’était pas originaire d’Aix, enrichi d’abord dans le commerce des chapeaux, qui avait épousé en 1844 une de ses employées dont il avait eu deux enfants, Paul en 1839 et Maries en 1841, et qui avait acquis en 1858 une belle et grande propriété. Paradoxalement, par rapport à la fierté actuelle d’Aix, tout cela avait valu à la famille Cézanne une mise à l’écart de la société aixoise.
De ce fait, celle-ci aura certainement une influence sur Cézanne, qui restera d’un abord difficile, et explique peut-être aussi les fortes relations amicales qu’il avait noué avec Émile Zola, élève du même collège que lui, et un futur ingénieur, Baptistin Baille.