Mardi dernier se tenait le scrutin présidentiel en Haïti. Au moment de mettre sous presse, le pays restait dans l’expectative des résultats définitifs et officiels. Mais malgré la désorganisation ambiante et les tensions persistantes, le processus démocratique a pris le dessus et c’est en masse que les Haïtiens ont usé de leur droit de vote. La communauté haïtienne de Toronto, même si elle n’a pu voter à l’instar de tout Haïtien se trouvant hors de son pays, s’exprime sur la tenue de cette élection et sur l’espoir que celle-ci a fait naître en Haïti où actuellement, chaos et incertitude règnent en maître.
Certes, les moyens peuvent parfois s’avérer archaïques et rudimentaires. À la veille des élections présidentielles haïtiennes, des urnes fragiles et conçues de plastique sont acheminées à dos de mulet dans les contrées les plus reculées. Après le scrutin, c’est parfois à la bougie que s’est fait le dépouillement dans certains bureaux de vote, privés d’électricité. Mais l’essentiel est ailleurs… Le peuple haïtien s’est levé, parfois très tôt le matin, pour aller voter en masse.
Après avoir été reporté quatre fois, le scrutin a finalement eu lieu au plus grand soulagement de la communauté internationale mais aussi de la communauté haïtienne de Toronto. Tous s’accordent en effet pour exprimer leur sentiment de satisfaction quant à la tenue du suffrage.
«Cet enthousiasme pour le vote reflète une certaine impatience. Le délabrement total du pays, l’insécurité, la misère à laquelle font face les masses populaires, le taux de chômage et l’analphabétisme sont des choses que les gens ne veulent plus voir. Ils en ont assez» analyse Éric A. Pierre, consul d’Haïti à Toronto, à propos de l’engouement du peuple haïtien pour l’élection.
Il ajoute fièrement: «Cette ruée vers les urnes exprime l’espoir des Haïtiens.»