C’est qui le chef?

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Publié 04/05/2015 par Aurélie Resch

C’est vrai que c’est parfois à se demander qui est le chef dans cette famille!

Lundi: accompagner le grand au hockey.

Mardi: danse pour la plus jeune.

Mercredi: anniversaire pour le fiston, dentiste pour la fillette et courses pour l’ado.

Jeudi: kung fu pour les garçons, piano pour la benjamine.

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Vendredi: conseil d’école et football.

Samedi: ménage, repassage, sortie musée en famille et soirée pyjamas des filles chez les copines qui habitent à l’autre bout de la ville.

Dimanche: jardinage, courses, repas pour la semaine et aide aux devoirs…

Un instant! Où apparaissez-vous dans tout ça, ailleurs qu’en chauffeur, aide et domestique?
L’emploi du temps devrait plutôt se lire ainsi:

Lundi: journée harassante, apéritifs et repas assurés par les grands.

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Mardi: soirée entre amis à la maison (les enfants invisibles et silencieux dans leur chambre).

Mercredi: sport et resto; merci les grands de vous occuper des plus petits.

Jeudi: l’aîné s’est occupé des poubelles et de la lessive, les chambres sont nickel.

Vendredi: soirée jeux ou ciné en famille, personne pour nous la gâcher avec son attitude!

Samedi: repos et soirée entre amis; encore une fois, c’est bien les grands de veiller sur vos frères et soeurs pendant que les parents sont de sortie.

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Dimanche: courses et jardinage avec les enfants, barbecue entre amis; les devoirs sont faits, rien à vérifier.

Prendre sa place

Mais voilà, il n’en est pas ainsi. Par le plus grand des mystères, les enfants dans les chaumières dirigent et les parents s’esclavagissent. Pur masochisme? Culpabilité héréditaire? Mauvaise communication? Pas question de laisser faire! Vite, remettre les choses à leur place!

On aspire tous à une vie paisible en éduquant nos enfants avec tendresse, bienveillance et efficacité. Encore faut-il s’y mettre. Qui dit fatigue, dit énervement, dit comportement extrême. D’où l’intérêt de prendre soin de soi d’abord.

Réduire le stress.

Moins d’allers-retours. Votre enfant n’a peut-être pas besoin d’avoir une activité par jour. Il est peut-être temps aussi de lui laisser la possibilité de se rendre quelque part seul (en vélo, bus, métro) ou d’envisager le covoiturage. Dire les choses une seule fois. Tant pis s’il/elle n’a pas entendu ; une fois qu’ils en auront fait les frais, ils ouvriront mieux leurs oreilles.

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Réduire à néant les «nécessités» qui n’en sont pas.

Votre enfant n’a pas d’autres nécessités que celles que vous décidez de lui attribuer. Exit le dernier Smartphone, la paire de chaussures à la mode, ou le film qu’il faut voir maintenant-absolument. «Tu as un téléphone pour que je puisse te joindre, des chaussures qui te permettent de ne pas te mouiller/salir les pieds et lis les livres qui sont à la maison, ça te cultivera un peu.»

Prendre du temps pour soi.

Pas question que vos enfants viennent vous réciter leur poésie à apprendre pour le lendemain quand vous êtes dans votre bain, que leur petite peur du matin vous contraigne à les retirer de l’école pour les garder auprès de vous parce que «quand même, ils sont si petits», que leur attitude vous empêche de dormir du sommeil du juste, que leurs envies passent avant les vôtres et que leur retard dans leurs leçons vous fasse rater une soirée entre amis.

Se (re)définir

En couple, parent seul ou divorcé/e, il est important que vous vous imposiez selon la façon dont vous vous percevez.

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Une amie journaliste, Kathy Buckworth, insistait, dans son livre I am so the boss of you, sur le fait qu’une famille représente l’équivalent d’une petite société et qu’il est important de définir au plus tôt l’image de marque qu’on veut lui attribuer, les règles et les privilèges.

Vous qui êtes le patron de cette micro société, que choisirez-vous pour vos enfants et vous-même?

Les globetrotteurs, communiquez à vos enfants le goût du voyage et des autres cultures.

Les intellectuels, montrez-leur que vous lisez autre chose que des revues sportives et de jardinage, emmenez-les régulièrement au musée, parlez de votre métier et de ce qui vous passionne dans le monde et invitez-les à réfléchir et à participer.

Les sportifs, vous avez compris que vos enfants vous accompagneront autant sur vos terrains que vous les accompagnerez à leurs entraînements.

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Trouvez votre créneau, votre image, et établissez les règles de conduite et de développement appropriés. Même s’ils sortiront à un moment donné du cadre, au moins celui-ci est-il défini dès le début et vous est-il connu et agréable.

On éduque davantage en étant qu’en se confrontant ou en se pliant. Un adulte autonome, heureux, sociable, renvoie à ses enfants une personnalité, une façon d’aborder la vie qui s’insinuent/s’imposent dans leur développement.

Se mettre en quatre pour satisfaire leur volonté n’offre aucun modèle et ne les satisfait guère. Avez-vous remarqué qu’ils ont tendance à en ajouter une couche et à exiger d’avantage?

Dans tous les cas, ne pas mélanger l’amour inconditionnel que vous leur portez et l’exigence qu’ils imposent. Rien à voir. Ah oui: et aussi ne pas oublier les sept grandes règles de vie dans une maison de Kirsten Daukas, What The Flicka très bien quand votre enfant commence ou continue d’arguer.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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