C’est parti! Les Canadiens ont le choix entre deux majorités

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Publié 29/03/2011 par François Bergeron

Le 2 mai prochain, le Canada sera gouverné par un Parti conservateur majoritaire, ce qui fait encore peur à plusieurs électeurs, ou par une coalition libérale-néo-démocrate-bloquiste elle aussi majoritaire, un assemblage que le premier ministre Stephen Harper a qualifié de «broche à foin», samedi, premier jour de la campagne électorale fédérale.

M. Harper a rappelé que sous Stéphane Dion, en 2008, les Libéraux avaient cherché à former une coalition pour remplacer le gouvernement minoritaire conservateur qui venait d’être réélu. L’idée, impopulaire à l’époque selon les sondages, a été abandonnée après la prorogation du Parlement, quand les Conservateurs ont déposé un budget prévoyant les 30 milliards $ de déficit (devenu 50 milliards $ l’année suivante) réclamés par l’opposition pour affronter la crise résultant de l’éclatement de la bulle immobilière américaine.

Le chef libéral Michael Ignatieff nie vigoureusement qu’il cherche autre chose qu’un gouvernement libéral majoritaire, tandis que le chef du NPD, Jack Layton, a dit qu’il examinera «toutes les options» après le scrutin.

Harper n’était pas contre une coalition

Mais c’est Gilles Duceppe, le chef du Bloc Québécois, qui a marqué des points en rappelant, document à l’appui, que Stephen Harper avait signé lui aussi, en 2004, une lettre des chefs de l’opposition à la gouverneure générale Adrienne Clarkson lui demandant de les consulter sur la possibilité de remplacer le gouvernement libéral minoritaire de Paul Martin. M. Harper n’aurait donc pas toujours été opposé à une coalition avec les «socialistes» et les «séparatistes».

«M. Harper veut aujourd’hui cacher cela et on comprend pourquoi: ça détricote complètement le mensonge sur lequel il veut faire reposer toute sa campagne. Stephen Harper veut obtenir une majorité en se fondant sur un mensonge», a martelé M. Duceppe.

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Le chef conservateur soutient que «la Coalition dirigée par Ignatieff serait par nature instable, et qu’elle mettrait en péril la reprise économique du Canada par les taxes et les impôts plus élevés et des dépenses plus élevées. Sur quoi exactement les partenaires de la Coalition vont-ils s’entendre? Nous le savons – dépenser plus, et augmenter le fardeau fiscal pour financer ces dépenses», a lancé M. Harper samedi.

«Le Canada a besoin d’un gouvernement national stable qui protégera notre avantage économique, assurera notre pleine reprise économique et maintiendra un faible fardeau fiscal», a-t-il ajouté. Ce sera vraisemblablement le thème de la campagne conservatrice jusqu’à la fin.

Familles et démocratie

Michael Ignatieff a passé les premières journées de la campagne sur la défensive, affirmant ici que «le Parti libéral n’appuie pas une taxe sur le carbone et n’en présentera pas une» ou là qu’il a été «sans équivoque dans son opposition à une imposition sur les iPods», accusant les Conservateurs d’avoir, eux, augmenté les taxes et les déficits.

Reprenant des thèmes plus chers aux Libéraux, M. Ignatieff s’est présenté comme ayant «à cœur les priorités des familles – choisissant les pensions et non les prisons, les garderies et non les cadeaux aux grandes entreprises, et les familles et non les avions de chasse furtifs».

Les Libéraux accusent aussi les Conservateurs d’avoir menti au Parlement et de nuire à son travail. «Stephen Harper voulait qu’on lui donne carte blanche. Nous avons dit non, parce que ce n’est pas comme ça que fonctionne l’imputabilité. Ce n’est pas comme ça que fonctionne le Parlement. Ce n’est pas comme ça que fonctionne la démocratie.»

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Jack Layton, lui, se repositionne en champion de la classe moyenne, allant jusqu’à accuser les Conservateurs d’avoir manqué à leur promesse «d’alléger le fardeau financier» notamment en ne s’opposant pas à la taxe de vente harmonisée.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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