« C’est à partir de 2015 que ça se corse », selon l’économiste Stéfane Marion

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Publié 23/02/2010 par Charlotte Vincent

Une reprise économique grâce à une croissance entre 3 et 4%, telle est la prévision que Stéfane Marion, économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, est venu présenter au Club canadien de Toronto, mercredi dernier. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, une crise structurelle liée aux départs en retraite des baby-boomers est à prévoir d’ici cinq ans.

Les prévisions sont plus optimistes que l’an dernier. La croissance devrait être au rendez-vous en 2010 avec une hausse du PIB entre 3 et 4%.
«Les fonds injectés par les gouvernements ont évité que la crise de confiance se transmette à l’économie réelle», soutient l’économiste (rappelons que c’est le porte-parole d’une banque qui parle).

L’année 2010 va être soutenue par les budgets votés, mais pas dépensés, en 2009. «Le temps entre la prise de décision et le déblocage des sommes est long. Il reste donc 10 milliards $ à dépenser cette année, soit un total de 30 milliards $», explique Stéfane Marion.

Pas de bulle chez nous

Dans l’ensemble, l’économie canadienne a moins été touchée que celle des États-Unis. «Nous n’avons pas vécu de bulle immobilière aussi importante. Et actuellement, la baisse du taux d’intérêt assure la vigueur des prêts bancaires et le prix des maisons a retrouvé son niveau d’avant crise.»

Au niveau international, le commerce a déjà repris. Certaines économies en Asie ont dépassé leur niveau de production d’avant crise et soutiennent la croissance mondiale.

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Le marché du crédit s’est stabilisé. La récession américaine a pris fin cet été. «C’était la deuxième plus longue récession de l’histoire des États-Unis. Aujourd’hui on assiste à un désendettement des ménages et à une augmentation du taux d’épargne», explique l’économiste.

L’Europe, en revanche, inquiète suite aux difficultés économiques rencontrées par la Grèce et les autres pays du groupe appelé PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Spain/Espagne). «Cette situation laisse présager une hausse du dollar américain par rapport à l’euro», continue Stéfane Marion. Le coût total de cette crise est évalué à 20% du PIB du G20.

Gare à 2015

Ce n’est pas 2012 et la prétendue fin du monde qui doit nous inquiéter, mais 2015, date de la vraie crise économique. D’ici 5 ans, la génération des baby-boomers partira à la retraite ce qui entraînera un déséquilibre structurel entre le nombre d’actifs et de retraités.
«Cette crise sera plus importante que celle que nous venons de connaître», prévient Stéfane Marion. Les pays les plus touchés seront le Japon, où les plus de 55 ans représenteront quasiment 40% de la population en 2015.

L’Europe puis le Canada seront également concernés puisqu’un tiers de la population aura plus de 55 ans à cette date. Les États-Unis, dont la population est plus jeune, devraient mieux s’en sortir.

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