Chaque année, des milliers de jeunes francophones affluent vers Toronto pour trouver du travail. Qui sont-ils et pourquoi choisissent-ils cette ville? Portraits entremêlés de trois de ces jeunes.
«Ce n’est pas moi qui ai choisi Toronto, mais Toronto qui m’a choisi», lance Julien, 22 ans originaire du Québec. L’idée lui trottait dans la tête depuis son enfance lorsqu’il distribuait le journal pour se faire un peu d’argent de poche. Une annonce pour être traducteur à Toronto paraissait chaque semaine.
À la fin de ses études en France, ayant un bon niveau en anglais, il décide donc de tenter sa chance. «Il y a une vraie pénurie de traducteurs bilingues ici alors cela a été facile de se faire embaucher, et ça paye bien!», ajoute ce jeune homme qui a maintenant un contrat permanent avec un salaire mensuel entre 4000 et 5000$.
Si l’histoire de Julien paraît si facile c’est parce qu’il fait partie de cette catégorie avantagée de jeunes francophones bilingues. Or ce n’est pas le cas de tous les jeunes arrivants dans la Ville-Reine. «On peut dresser deux grands profils de jeunes arrivants francophones à Toronto», explique Paula Girardi-Monteiro de l’organisme Connexion-Emploi qui aide ces jeunes à trouver du travail.
«Il y a les Français avec un permis vacances-travail d’un an (PVT) qui viennent souvent pour améliorer leur niveau d’anglais et les Africains qui fuient des situations politiques difficiles dans leur pays d’origine et qui viennent redémarrer une vie ici. Ces deux catégories ont souvent plus de mal à trouver du travail et un bon salaire que des jeunes bilingues.»