À une extrémité du continent africain, des squelettes de ce qui est peut-être, ou peut-être pas, un Homo sapiens, à la morphologie étrange et à l’âge indéterminé. À l’extrémité opposée du continent asiatique, 47 dents témoignant de la présence d’Homo sapiens en Chine au moins 30 000 ans plus tôt que prévu.
Le lien entre ces deux découvertes, survenues à un mois d’intervalle? A priori, aucun. Le problème de la découverte sud-africaine est qu’on ignore l’âge des squelettes — baptisés Homo naledi.
C’est le seul reproche qui a été adressé aux découvreurs le mois dernier, mais il est de taille: beaucoup de fanfare, mais il y manque une information capitale avant de redessiner notre arbre généalogique.
Rites funéraires?
Leur découverte a certes été saluée avec enthousiasme par tous les préhistoriens — 1550 os représentant au moins 15 individus, c’est une rareté, de surcroît jetés dans une caverne réputée inaccessible, comme s’il s’agissait d’un rite funéraire.
Mais c’est l’âge qui fera foi de tout: si ces ossements ont 30 000 ans, c’est un Homo sapiens à la morphologie étrange — un mélange de traits «anciens» et «modernes». S’ils ont plus d’un million d’années, c’est un être dont on n’aurait jamais cru qu’il puisse avoir des rites funéraires.