Ces anciennes capitales aux glorieux souvenirs

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Publié 15/10/2013 par Gabriel Racle

En simplifiant quelque peu, on peut classer les anciennes capitales en trois catégories. Celles dont il ne reste que des ruines, plus ou moins importantes, intéressantes mais mortes, comme Angkor, au Cambodge, capitale de l’Empire khmer et plus grande ville du monde au XIIe siècle.

Nous avons ensuite les anciennes capitales qui ont perdu leur titre, mais sont toujours de grandes villes, très peuplées et visitées, comme Saint-Pétersbourg dans la Fédération de Russie, Kyoto dans l’Empire du Japon ou Istanbul dans la République de Turquie.

Il y a enfin ces anciennes capitales moins connues, mais toujours actives, au passé glorieux, qui méritent une visite. Voici trois d’entre elles.

ESZTERGOM

Esztergom est une petite ville de Hongrie, sur les bords du Danube, entourée de montagnes, à une soixantaine de kilomètres au nord de Budapest, à la frontière avec la Slovaquie rejointe par un pont. Elle compte un peu plus de 30 000 habitants.

Elle a joué un rôle très important dans l’histoire hongroise, car du Xe au XIIIe siècle elle était la capitale de la Hongrie, lorsque les Magyars finirent par se sédentariser et que le royaume de Hongrie s’est constitué en 1001 avec comme roi Étienne 1er.

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Le christianisme romain est adopté ainsi que la langue magyare, une langue finno-ougrienne comme le finnois et l’estonien.

Invasions

Malgré les vicissitudes de son histoire, marquée par des invasions comme celle des Ottomans, la ville, qui de ses deux collines surplombe le Danube, conserve un intérêt touristique et historique. Premier évêché de Hongrie, elle est le siège de l’archevêque primat de Hongrie qui dispose d’une impressionnante cathédrale.

Avec ses dimensions (118 m sur 47 m, une façade haute de 97 m) et sa situation, elle domine le paysage. Elle contient la chapelle Bakócz, un des plus anciens vestiges Renaissance hors d’Italie. S’ajoutent encore le Palais royal, le Musée du Danube, la vielle ville, entre autres curiosités.

De Budapest, on peut gagner facilement Esztergom par train, bateau, autobus et route.

AVIGNON

Cette ville située en France, dans la vallée du Rhône, est bien une ancienne capitale, celle de la chrétienté, lorsque les papes ont déserté Rome pour s’y installer.

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De ce fait, Avignon est surnommée «la cité des papes», présents dans celle-ci de 1309 à 1403. Les motifs qui ont poussé les papes à s’y installer sont complexes. Pour s’y retrouver, il faudrait retracer toute l’histoire de cette période et la prédominance du rôle des rois et de celle des papes, des souverains temporels tout autant que religieux. D’où des rivalités, des pressions exercées sur les élections des papes par les uns ou les autres.

Finalement, à la mort de Clément V en 1314, premier pape à s’installer avec sa cour à Avignon, son successeur Jean XXII (1316-1334) reste à Avignon, comme Benoît XII (1334-1342), Clément VI (1342-1352), Innocent VI (1352-1362), UrbainV (1362-1370) et Grégoire XI, élu en 1370,qui retourne à Rome en 1376, où il meurt en 1378.
C’est le dernier des papes français de cette série. Deux antipapes, Clément VII et Benoit XIII, siègent à Avignon jusqu’en 1403.

Le palais

Les papes, disposant de moyens financiers considérables, ont laissé à Avignon d’imposants souvenirs, notamment le Palais des papes, «symbole du rayonnement de l’église sur l’Occident chrétien au XIVe siècle».

Deux papes «bâtisseurs», Benoît XII et son successeur Clément VI, ont veillé à sa construction en moins de 20 ans.

Les appartements du pape comportent de fabuleuses fresques de l’artiste italien Matteo Giovannetti. C’est le plus important palais gothique de l’Occident. Le célèbre pont Saint-Bénezet, du XIIe siècle, est classé, comme le palais, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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«À la fois capitale spirituelle, capitale politique, capitale économique et capitale culturelle, Avignon se prévaut d’un patrimoine architectural et artistique exceptionnel qui en fait aujourd’hui encore le plus grand et le plus bel ensemble gothique d’Europe.» (Culture et tourisme)

KAUNAS

Kaunas, deuxième ville de Lituanie avec environ 420 000 habitants, a joué un rôle important dans l’histoire tourmentée de ce pays (voir L’Express du 17 août 2009) en étant sa troisième capitale, Vilnius en est aujourd’hui la quatrième.

Kernavé, capitale du Grand Duché de Lituanie (XIIe-XVIIIe siècle), est rasée en 1390 par les chevaliers teutoniques.

Mais Trakai était devenu au XIIe siècle la nouvelle capitale, remplacée par Vilnius vers 1323, jusqu’à l’annexion russe de 1795 à 1915. Avec l’indépendance, Kaunas devient la capitale de la Lituanie de 1920 à 1940.

Édifices

La vieille ville de Kaunas séduit par ses tours médiévales, son hôtel de ville de style baroque, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul (1413-1624 avec des restaurations), son château (Xle-XVIIe siècle), la basilique Archange-Saint-Michel (1891-1895, cinq coupoles), non loin le monument du centre de l’Europe géographique (2004), l’église Saint-Witold (XVe siècle), la maison de Perkuno (XV-XVIe siècle), ses musées dont le Musée du Diable (exposant plus de 1500 pièces). Une ville originale à visiter.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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