Dans une décision partagée rendue vendredi 20 novembre, la Cour suprême du Canada a rejeté l’argument voulant que l’Alberta ait l’obligation constitutionnelle de publier ses lois dans les deux langues officielles du pays.
Six des neuf juges ont émis l’opinion que la protection des droits linguistiques n’était pas explicitement identifiée dans les documents historiques présentés en preuve.
«C’est une immense déception», a commenté la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Sylviane Lanthier. «Notre vision, c’est que nous sommes citoyens à part entière et que nos droits devraient être respectés peu importe l’endroit au pays où nous choisissons d’habiter.»
Le lobby francophone hors Québec estime que ceux et celles qui ont porté cette cause «Caron-Boutet» (du nom des les deux appelants, Gilles Caron et Pierre Boutet) ont présenté un argument étoffé et convaincant à l’effet que la protection des droits linguistiques, notamment le bilinguisme judiciaire, était une condition impérative à l’entrée dans la Confédération, en 1870, pour les habitants des terres qui forment aujourd’hui entre autres l’Alberta, la Saskatchewan et les trois territoires.
«On aurait aimé pouvoir célébrer le 150e anniversaire de la Confédération, dans deux ans, avec une reconnaissance historique d’un principe qui, pour nous, fait partie de l’ADN de notre pays», indique Mme Lanthier.