La page est tournée. La 65e édition du grand-maître de l’univers festivals est close. Une édition reflétant si justement l’état de notre monde que les festivaliers en sont sortis quelque peu déprimés. Mauvais temps aussi: pluie et orages détrempant les beaux atours de la soirée de clôture.
L’orage aurait-il aussi perturbé le jury présidé par l’Italien Nanni Moretti? On a dit en coulisses que les discussions furent vives. Résultat: un palmarès discutable. Seul le lauréat de la Palme d’Or, Michael Haneke auteur de Amour, déchirante agonie de la fin de vie d’un vieux couple, a fait l’unanimité.
Œuvre sans concession, d’une insoutenable tristesse, elle crie la détérioration qu’implacablement le temps inflige aux humains. Souffrance, dégradation, humiliation, est-il nécessaire d’en arriver là?
Avec un choix d’acteurs icônes de la «nouvelle vague» pour le couple: Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, tous deux dans la réalité de l’âge de leur rôle respectif, le film atteint une bouleversante puissance. Rappelons que le réalisateur autrichien fut déjà lauréat de la Palme d’Or en 2009.
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