Agitation… jubilation… dans le monde «cinéma» de notre vaste contrée. Blindness (Aveuglement), coproduction Japon-Canada- Brésil, signée par le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, faisait en début de semaine l’ouverture du Festival de Cannes.
Et chacun ici de se congratuler, coiffant l’heureux élu de l’emblème canadien. Faisant fi de sa triple paternité cinématographique au profit de notre feuille d’érable, nous nous sommes emparés du vainqueur avant même qu’il n’ait couru pour la Palme d’or. Ainsi Blindness fut sans hésitation proclamé canadien. L’est-il ? C’est selon…
À en croire les journaux japonais qui, s’appropriant comme nous le gagnant au tirage cannois de l’ouverture ont titré : «Blindness, premier film japonais ouvrant la compétition depuis Dreams de Akira Kurosawa, 18 ans auparavant». Légitime prétention des médias nippons, le Japon étant, avec une participation de 51,96% (selon le site internet de Téléfilm Canada), l’investisseur majoritaire de la coproduction de plus de 25 millions $, laquelle inclut aussi des vedettes du royaume du soleil levant.
Au Brésil, la question ne se pose même pas. Le réalisateur Fernando Meirelles étant un enfant de la patrie du président Lula, son film est naturellement son fils. Figure de proue du cinéma brésilien, Fernando Meirelles a atteint une renommée internationale avec son film-choc La Cité de Dieu, révélé en 2002 au Festival de Cannes et projeté peu après au Festival de Toronto.
Créateur multidisciplinaire, vidéaste, réalisateur, producteur, il a signé en 2005 son premier film hollywoodien The Constant Gardener, et a aussi coproduit Les Toilettes du Pape, tragi-comédie actuellement sur les écrans français. Outre son réalisateur et ses interprètes, la participation brésilienne élève à 20,52%.