Les hordes se sont dispersées. Cannes a repris son souffle. Par milliers – 130 000 – selon les manchettes, festivaliers et touristes ont envahi, l’espace d’un festival, la Croisette, cœur de cette station balnéaire de 70 000 habitants où cohabitent paisibles retraités et millionnaires de tout poil.
Cannes, rendez-vous annuel où se jouent, à coup de millions, de rêves et d’espoirs déçus, le meilleur et le pire du cinéma mondial.
Décor: la Croisette, ravissante promenade en bord de mer, agrémentée de palaces, de palmiers et de mille fleurs aux couleurs éclatantes. En toile de fond, la Grande Bleue, ses voiliers et ses yachts de milliardaires. Et en premier plan, l’énorme masse de béton autour duquel se font tous les jeux, le Palais des Festivals, ses marches et son fameux tapis rouge.
Chaque soir, agglutinés au bas des marches, posés sur leurs chaises pliantes, juchés au faîte de leurs escabeaux, accrochés aux lampadaires et debout tout autour du parvis protégé par des barricades, des nuées de badauds ont guetté les stars.
Rituel immuable
Lentement, une à une arrivent les voitures officielles porteuses de stars. Elles débarquent leur précieuse cargaison. La foule s’électrise. Reines, rois et servants de l’écran sont sur le tapis. Et fusent les cris d’approbation quand, parées d’inestimables joyaux prêtés pour un soir, les créatures de rêve font la roue pour les photographes.