Calme-toi !

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Publié 19/01/2016 par Aurélie Resch

Avez-vous déjà assisté à une scène dans laquelle un enfant capricieux pousse un parent à bout et celui-ci se met à le secouer en hurlant «TU TE CALMES, OUI?»

Ça m’arrive régulièrement et chaque fois le résultat est le même: L’enfant se met à sangloter convulsement ou à hurler, les gens autour se retournent et l’adulte, excédé, soulève le gamin et s’éloigne d’un pas pressé tout en continuant de crier.

Peut-on calmer des cris par des hurlements?

Certains prétendront que ce n’est qu’en criant que 1) on se fait entendre, 2) on calme le jeu. Hmmm.

J’ai aussi vu des personnes agitées de gestes syncopés parodier d’un ton nerveux la personne à laquelle ils tentaient d’imposer le calme. Devinez quoi? Le résultat n’est pas celui escompté.

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La loi du plus fort semble toujours spontanément s’imposer pour parvenir à ses fins. Celui qui criera le plus haut dans la cour de récré gagnera par forfait le jouet qu’il insistait pour avoir.

L’adulte qui tient à imposer son point de vue et qui a les cordes vocales plus développées que les autres obtiendra – par gêne ou par lassitude – la possibilité de poursuivre son monologue qu’il sera le seul à écouter.

Ceux qui prônent une gueulante pour que les choses rentrent dans l’ordre évacuent tout simplement leur pression et ne font qu’ajouter au désordre. Dominer ou avoir raison sur l’autre en montrant qu’on est plus fort ne mène nulle part et le schéma peut recommencer dans les quelques instants suivants.

Alors que faire? Laisser un enfant continuer sa crise dans un avion jusqu’à ce qu’il use sa voix? Se faire prendre son tour dans un jeu sans faire entendre son désaccord?
La passivité n’a pas non plus sa place dans le tableau. Et les limites existent.

Je ne sais pourquoi, mais je pense à deux comiques français – Florence Foresti et Gad Elmaleh – qui juxtaposent souvent dans leur spectacle la famille zen et la famille excitée. Celle où les conflits se résolvent dans le calme et celle où tout devient un drame nucléaire.

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Bien que les deux soient des caricatures, on ne peut toutefois s’empêcher de noter que dans un environnement calme, les cris sont moindres, les colères n’ont pas lieu d’être. Il y a toujours des explosions.

Mais dans un cas elles sont étouffées avec un éloignement de la personne, dans l’autre, amplifiées par une perte de contrôle qui ne peut qu’inciter à une riposte virulente.

On est bien d’accord qu’en vol, on ne peut tout simplement pas enfermer l’enfant capricieux dans la cabine du pilote et qu’on ne peut ajourner les réunions à chaque fois qu’un mauvais coucheur donne de la voix.

Alors, que faire?

J’ai souvent été impressionnée par le professeur ou la grand-mère, qui, d’un seul regard ramenait l’ordre dans la salle.

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Peut-être que travailler sur son calme et son langage corporel (et je ne parle pas de serrer les poings, froncer le sourcil ni de se retrousser les manches!), son autorité (qui devrait être) naturelle aiderait à la situation. S’assurer que dès la première fois, la punition sera appliquée. Froidement, calmement. Comme annoncé.

Le silence sera la réplique, la sentence pour la journée. Offrir calme et froideur peut en doucher plus d’un. Quitter soi-même les lieux et laisser l’excité seul avec sa crise a aussi son effet. À voir. Et à pratiquer.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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